Les enjeux sont énormes et ce qui va se voter en janvier 2012 déterminera ce qui va être fait dans les prochaines 10 à 20 ans. Aujourd’hui, la véritable richesse n’est pas concrète, elle est abstraite. Elle n’est pas matérielle mais immatérielle. C’est désormais la capacité à innover, à créer des concepts et à produire des idées qui est devenue l’avantage compétitif essentiel. Au capital matériel a succédé, dans les critères essentiels de dynamisme économique, le capital immatériel ou, pour le dire autrement, le capital des talents, de la connaissance, du savoir. En fait, la vraie richesse d’un pays, ce sont ses hommes et ses femmes et ses infrastructures immatériels qui soient suffisamment puissantes et étendues pour répondre à un volume d’échanges de données en croissance constante. Les besoins de mobilité et de « bande passante », c’est-à-dire concrètement la capacité des réseaux à transporter rapidement ces masses de données, devraient en effet s’accroître de manière exponentielle dans les années à venir. Le développement de nouveaux réseaux de télécommunications, passant du traditionnel cuivre ou à la fibre optique à l’exploitation optimale des fréquences hertziennes constituent, à cet égard, des enjeux majeurs pour développer la capacité de mobilité et de débit dans le domaine de la voix et des données. Les fréquences et leur gestion deviennent de facto un enjeu majeur dans le développement des TIC mais aussi de toute l’économie
«Nous allons harmoniser nos points de vue dans cette deuxième réunion préparatoire d’Alger [du 11 au 14 juillet] pour la CMR [Conférence mondiale des radiocommunications] qui doit se dérouler en janvier à Genève [23 janvier – 17 février 2012] », a déclaré M. Abdoulkarim Soumayla, SG de l’Union africaine des télécoms, en ajoutant que « les pays africains défendront d’une une seule voix les intérêts du continent lors de ce congrès mondial ». L’UAT a été créée en 1977 en tant qu’institution spécialisée de l’Organisation de l’Unité africaine, aujourd’hui l’Union africaine, dans le domaine des télécommunications. L’UAT est l’organisation continentale chef de file qui encourage le développement des infrastructures et services des technologies de l’information et de la communication. L’Union africaine des télécommunications (UAT) a pris son nom actuel en 1999 et s’est ainsi transformée en une institution de partenariat entre les acteurs du secteur public et du secteur privé de l’industrie des technologies de l’information et de la communication (TIC).
Au cours d’un bref entretien à la fin de la conférence de presse organisée par le MPTIC et l’ANF, nous lui avons posé la question de savoir ce que peut faire l’UAT. Il nous dit que « le rôle principal est dans la coordination des besoins de développement des TIC en Afrique et surtout être aux normes mondiales » en ajoutant que « concernant cette rencontre de préparation d’Alger, l’UAT veut harmoniser les demandes africaines ». Avec 54 pays (53 + le Sud-Soudan), l’Afrique détient près du tiers des voix (27% exactement) au sein de l’IUT – Union internationale des télécoms. Au cours de la conférence de presse, il a été question de la fibre optique Alger-Abuja à propos duquel le SG de l’UAT, tout en mettant l’accent sur le fait que l’Algérie ait respecté ses engagements, dira que le projet n’est pas terminé surtout au Niger, faute de moyens financiers. La réunion préparatoire du groupe africain débattra durant quatre jours de plusieurs questions ayant trait à l’utilisation des fréquences mais qui s’articulent autour de 5 axes principaux liés aux services maritimes et aériens, la géo-localisation, les services des télécommunications fixes et mobiles, les services scientifiques et satellitaires. Il faut tout de même savoir que les fréquences sont une denrée rare et potentiellement profitable. A titre d’exemple, les revenus engendrés par les services qui dépendent du spectre hertzien sont estimés à plus de 200 milliards d’euros en Europe, soit près de 2% du produit intérieur brut (PIB) européen. La RPC élabore un rapport de synthèse, destiné à être utilisé à l´appui des travaux des Conférences mondiales des radiocommunications, sur la base de contributions soumises par des administrations, la Commission spéciale, les commissions d´études des radiocommunications ou venant d´autres sources et concernant les questions de réglementation, de techniques, d´exploitation et de procédures devant être examinées par lesdites conférences. Toujours dans la mesure du possible, des différences d´approche harmonisées ressortant des documents source ou, au cas où il ne serait pas possible de concilier les approches, des différents points de vue et de leur justification. La deuxième conférence préparatoire a commencé avec la participation de 34 pays africains et de nombreux observateurs dont les Américains avec 4 éminents spécialistes des fréquences.