27 avril 2025

Technologies et effets d’annonce

Le Séminaire international sur la certification électronique (SICE2011) se tiendra cette semaine au Cercle national de l’Armée. L’événement, organisé par l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), signe sa deuxième édition qui sera consacrée à la présentation des dernières technologies utilisées dans les domaines de la sécurité des réseaux et des systèmes d’information de manière générale et la certification électronique en particulier. Comme d’habitude, des experts viendront exposer l’état de l’art et nous énumérer les expériences vécues sous d’autres cieux, dans d’autres pays. Les participants seront impressionnés et feront semblant d’être intéressés. Mais est-ce vraiment une urgence pour l’Algérie ? N’est-ce pas un moyen de faire diversion et d’éviter de mettre sur la table les véritables problèmes qui fâchent. Pourquoi pas un séminaire sur le poids des opérateurs dominants, sur la problématique de l’interconnexion ou du service universel. Franchement, est-t-il logique de parler de certification électronique alors que l’Algérien a encore du mal à avoir un débit correct d’Internet ? Que pour télécharger un gros fichier ou un film, il a le temps de déjeuner, siroter son café et même faire sa sieste… Allez parler de certification électronique au citoyen, otage des lenteurs et des chaînes interminables pour se faire établir un acte administratif dans une APC ! Alors que partout dans le monde, les TIC simplifient la vie, chez nous, le préposé au guichet prend un malin plaisir à compliquer les situations les plus simples. Allez lui expliquer pourquoi le DAB d’Algérie Poste ne fonctionne pas et lorsqu’il est en marche et que sa carte est « avalée » par la machine sans pouvoir retirer son argent, c’est toujours de sa faute…
Autre incohérence : à chaque sortie médiatique, les ministres des PTIC qui se sont succédé au gouvernement au même rythme qu’ils se sont succédé à la tribune des séminaires mettent en évidence la stratégie e-Algérie. De beaux discours mais la réalité est tout autre. Alors que chez nos pays voisins, les résultats du bac sont annoncés par le biais du téléphone mobile depuis belle lurette, chez nous, nos décideurs ont justement décidé de s’en passer. L’affaire des faux résultats du bac annoncés l’année dernière par Mobilis est tombée à pic pour les persuader de s’en passer pour de bon. Au fond, c’est plus agréable, plus humain, plus chaleureux de voir nos lycéens agglutinés derrière une grille en train de scruter une liste mal collée sur un mur et où ils ont du mal à lire les noms. Il paraît que la joie des lauréats est plus perceptible que face à la froideur d’un écran de téléphone mobile. Et puis, ceux qui ne l’ont pas eu pourront être consolés par leurs amis qui leur souhaiteront de vive voix bonne chance pour l’année d’après.
Dans un autre registre et après un léger glissement de calendrier, le Salon international des technologies de l’information MED-IT 2011 revient du 26 au 28 septembre prochain au palais de la Culture Moufdi Zakaria d’Alger. L’organisateur nous promet une vitrine des technologies. Au-delà des effets d’annonce dans ce genre de rencontres, les Algériens veulent que les choses se concrétisent. On leur répète que le marché est prometteur. Mais pour qui au fait ?

Une réflexion sur « Technologies et effets d’annonce »

  1. bravo et merci, rien à rajouter. Cela me rappelle la blague de Coluche, le prof qui vend du savoir sans avoir un échantillon sur lui.

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