Dans le mot ingénieur, il y a la racine génie, est-ce à dire que l’ingénieur est un génie ? Oui et non, semble être la réponse. Le terme ingénieur a bien changé de définition au cours des siècles. Dans le temps, l’ingénieur était utilisé par et pour la guerre et il désignait un constructeur d’engins de guerre ou des fortifications. Il est passé d’« un officier qui sert la guerre pour les attaques, défenses et fortifications », dans le Dictionnaire de Messire Antoine Furetière de 1690, à « Personne qui a reçu une formation scientifique et technique la rendant apte à diriger certains travaux, à participer à des recherches », dans le Petit Robert 1973 en passant par « Celui qui invente, qui trace et qui conduit des travaux et des ouvrages pour l’attaque ou pour la défense des places » dans le dictionnaire de l’Académie Française de 1694. Deux siècle plus tard, le même dictionnaire de l’Académie française de 1832-1835 définit l’ingénieur comme celui qui « conduit quelques autres ouvrages ou travaux publics tels que la construction et l’entretien des routes, l’exploitation des mines ». Le terme ayant évolué, aujourd’hui, l’ingénieur apporte son expertise technique, sa curiosité et sa créativité en tenant compte de contraintes de temps, de ressources, d’innovation, d’ergonomie et de respect de l’environnement et des règlementations tout en travaillant en équipe. Un ingénieur est quelqu’un qui dépose des brevets qui sont non seulement très importants pour la croissance de l’industrie mais aussi pour la fierté du pays. On mesure aujourd’hui les pays par le nombre de brevets déposés. Et qui parle brevet chuchote protection intellectuelle. En Algérie, c’est l’ONDA qui en est le réceptacle. Au XXIème siècle, le métier de base de l’ingénieur consiste à résoudre des problèmes de nature technologique, concrets et souvent complexes, liés à la conception, à la réalisation et à la mise en œuvre de produits, de systèmes ou de services. A la veille de la fin d’année scolaire, nous nous sommes un peu rapprochés de ces ingénieurs qui seront aux premières loges des défis du monde de demain et nous leur avons demandé ce qu’ils vont faire. Leur réponse a été directe : « Je continue mes études. » Tous veulent avoir un doctorat. Pourquoi ? Aucune réponse ne se dessine et est-ce le meilleur usage d’une telle ressource coûteuse et hautement qualifiée ?