13 octobre 2024

Jean-Pierre Rafarin, lors de sa visite au Mptic déclare : « Liberté d’Internet mais avec régulation »

Rencontre entre la délégation francaise et les cadres du MPTIC

Algériens et Français se sont donné rendez-vous les 30 et 31 mai dans un forum destiné à baliser le terrain de la coopération mais surtout à concrétiser des engagements de part et d’autre dans un esprit « gagnant-gagnant ». Officiels des deux rives se sont relayés à la tribune les uns pour affirmer leur disponibilité et leur disposition à investir dans des secteurs clés et les autres pour assurer l’expertise nécessaire, dans ce qui est considéré comme une « communauté de destins ». Le forum a vu la participation de 380 entreprises algériennes, tous secteurs confondus, et 160 entreprises françaises, qui devront, le temps que dure cet événement, arriver à conclure des partenariats « win – win ». Certes, « le mythe de la chasse gardée » s’est effrité, avec l’arrivée des Chinois et des Turcs dans un marché algérien ouvert et disposant d’importantes ressources financières, mais l’Algérie veut une contrepartie qu’elle situe dans la formation de l’élément humain, l’échange d’expertise et le transfert technologique. « La régulation de l’Internet doit être faite. » C’est par cette « sentence » de M. Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français, qu’a été clôturée la rencontre au MPTIC de la délégation française conduite par ce dernier. A la question de savoir ce qu’il entendait par régulation de l’Internet, M. Raffarin a répondu : « La régulation selon la dernière réunion du G8 à Deauville » en ajoutant qu’« il faut qu’il y ait une liberté d’Internet mais qu’il doit être régulé ». En 2003, ce même Raffarin déclarait « Internet d’intérêt public ».
Pour rappel, et pour la première fois, Internet figurait au programme officiel du G8 à l’initiative de la France qui plaide pour une moralisation du Web mais plusieurs pays comme les Etats-Unis restent cependant très réticents à toute régulation de l’Internet. L’idée principale est que même si tout ne fait pas consensus entre tous les acteurs du Web, tous s’accordent à dire que l’internet constitue un accélérateur pour l’économie. Pour en revenir à l’audience accordée par le ministre Benhamadi à M. Raffarin, c’est devant un parterre de cadres que la délégation française a été reçue par le premier responsable du secteur des TIC. Lors de la discussion qui s’en est suivie, ont été passés en revue partenariat, rencontres, dossiers en suspens, formation, expertise. Mme Derdouri, présidente de l’ARPT – Autorité de régulation de la poste et des télécoms-, institution qui vient tout juste de fêter ses dix ans, parle de « formation et d’échange d’experts » mais aussi d’une convention avec l’ARCEP – Autorité de régulation française- pour mieux appréhender l’entrée de « la 3G ». L’autre dossier évoqué par la présidente de l’ARPT concerne la certification électronique. Tour à tour, chacun des secteurs que chapeaute le MPTIC ont déroulé ce qui a été fait ou est en cours de l’être avec les « partenaires » français. « Nous sommes en phase de préparation d’une convention avec l’ANFR –Agence de fréquences française », avait déclaré M. Djedai, responsable de l’Agence nationale des fréquences (ANF), qui a plaidé, lui aussi, pour un rapprochement de visions et des échanges d’experts. Pour sa part, Sid Ahmed Karcouche demandera directement aux directeurs d’entreprises des TIC présentes de s’installer dans le Cyberparc de Sidi Abdellah, tout en donnant les derniers chiffres (39 entreprises installées, 18 start-up et 45 porteurs de projets). Il ajoute que l’ANPT – Agence nationale des parcs technologiques – est en contact avec le parc technologique de Sophia Antipolis et les parcs technologiques de la région PACA. Dans un autre registre, M’Hamed Dabouz, PDG d’Algérie Télécom, a exposé, quant à lui, les grands projets d’Algérie Télécom et a demandé un échange d’expérience avec OBS –Orange Business Services- pour une mise à niveau en perspective d’une préparation pour l’« International ». Prenant le relais, M. Mehmel, directeur général de Mobilis, a affirmé : « Nous sommes dans un marché très concurrentiel » et pour cela, il faut nouer des contacts pour pouvoir faire des partenariats. Côté français, Alcatel-Lucent, par la voix de son représentant régional, a déclaré que « les télécoms sont un élément critique dans l’économie » et pour cela, Alcatel-Lucent va mettre en place en Algérie, très prochainement, « l’Alcatel University » pour pouvoir avoir des ressources humaines bien formées. « Nous avons tout noté et nous nous attelons à régler ces problèmes rapidement », conclut, pour sa part, J.-P. Raffarin en ajoutant : « Il y a beaucoup de matière pour bâtir une bonne coopération. »

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