Une école divisée en deux sessions dont une partie est consacrée à des séances explicatives faites d’initiations, de vulgarisation, de présentations, « éprouvées » lors de la seconde partie, faite d’ateliers de mise en pratique
Depuis le 20 mars dernier, et pour une durée de 4 jours, l’« Ecole sur Linux et les logiciels libres » a jeté son dévolu sur l’université Yahia-Fares de Médéa, après avoir essaimé différents campus à travers le territoire, véhiculant le même message porté par une équipe d’universitaires bénévoles, à leur tête M. Aibeche Aïssa, directeur de l’école et professeur de mathématiques à l’université Ferhat-Abbas de Sétif. Au-delà de son aspect pédagogique, décliné dans des thématiques qui vont de l’installation basique de Linux dans une station de travail à l’administration des réseaux, l’école en question tend à démontrer que « tous les besoins peuvent être réalisés avec Linux », pour reprendre l’expression de M. Aibeche. Et les avantages sont connus de tous, du moins des plus initiés : réduction, voire disparition des coûts, adaptabilité quasi illimitée et indépendance dans l’utilisation, pourvu que l’esprit soit respecté. C’est ainsi que M. Aibeche et son équipe « propagent » l’intérêt à recourir à Linux et aux logiciels libres à l’adresse de la « communauté universitaire sans distinction » dont l’attention s’accroît d’école en école. « Je me souviens que la première école a reçu 1 seule demande de participation alors que celle qui est actuellement en cours a récolté plus de 300 demandes », se réjouit M. Aibeche. L’esprit Linux et logiciels libres percute dans un environnement « ouvert », à l’image d’ailleurs de l’université, à essence universelle. Néanmoins, cette « ouverture » demeure timide, confortée par la « réputation de galère » qui très souvent habite l’esprit de ceux qui veulent s’y mettre. C’est ce que confirme M. Aibeche dans son analyse lorsqu’il affirme que « la majorité se sent à l’aise dans ses réflexes ». « Il n’est pas normal de se confiner dans une sorte de ‘‘ boîte noire ’’. Le besoin potentiel existe toutefois il est mal exprimé », enchaîne-t-il. Comprendre qu’il est plus facile d’utiliser du Microsoft et consorts et de s’y complaire plutôt que de franchir le cap et « oser » Linux. Pourtant, ce ne sont pas les arguments qui font défaut ! « Il existe un manque de communication et les administrations, dans leur majorité, sont dans l’ignorance », explique le directeur de l’école. Une école divisée en deux sessions dont une partie est consacrée à des séances explicatives faites d’initiations, de vulgarisation, de présentations, « éprouvées » lors de la seconde partie, faite d’ateliers de mise en pratique. Très souvent, cette école finit chaque fois par inspirer quelques participants, parmi lesquels des recteurs, des responsables ministériels, principalement de l’enseignement supérieur, qui finissent par opter pour Linux, comme le vice-recteur de Ouargla qui « a mis en place une centaine d’ordinateurs sous Linux dans son rectorat ». Néanmoins, en dépit de ces « efforts », « ce n’est pas [encore] suffisant », estime M. Aibeche qui insiste sur la portée « stratégique » de Linux en milieu universitaire, spécialement dans les travaux de recherche ou de simulations en laboratoires qui reposent, pour la plupart sinon systématiquement, sur des machines Linux / Unix. Quoi qu’il en soit, l’équipe qui anime cette école veut « aider les gens à aller vers une migration douce ». Autre argument de taille : « Ceux qui utilisent des logiciels sans licence d’origine se rendent coupables d’un ‘‘ vol ’’ condamnable [particulièrement s’il s’agit d’universitaires qui doivent se prévaloir d’un comportement irréprochable]. De plus, je considère que c’est de la mauvaise gestion que d’acheter des logiciels quand je peux dépenser cet argent dans mieux et dans plus fort. » L’équation est simple : pourquoi acheter une suite bureautique qu’on peut avoir gratuitement et estampillé « logiciel libre » ? La réponse, elle, ne l’est pas toujours ! Prochaine étape, la 18e « Ecole Linux et logiciels libres », qui se tiendra en juillet à l’université de Bordj Bou Arréridj.