Par Smaïl Mesbah
En attendant la mise en branle du chantier pour la réalisation du projet, l’ANPT installera à partir de juin 2011 ses bureaux dans l’ancien bâtiment de l’entreprise Prosider, qui est en pleine rénovation, d’où elle pourra superviser toutes les opérations
Et de deux ! Le futur Technoparc de Sidi Ammar, à Annaba, commence déjà à faire parler de lui, démontrant la volonté de l’Etat, notamment à travers l’Agence nationale pour la promotion des technoparcs (ANPT), à aller au bout de sa politique de multiplication de cyberparcs dans les autres régions du pays.
Le Technoparc d’Annaba « aura la vocation d’un parc technologique régional en charge du lancement et du développement de grappes industrielles de la région, notamment celles rattachées aux filières de la sidérurgie et de la métallurgie ». Relié au cyberparc d’Alger, « il sera appelé à créer une masse d’activités TIC, à promouvoir des collaborations et à susciter des innovations afin d’accélérer la croissance régionale ». C’est ainsi que l’ANPT résume la « destinée » de ce qui sera le deuxième technopôle d’Algérie.
Joint par téléphone, le directeur général de l’ANPT, M. Sid Ahmed Karcouche, annonce d’emblée que le budget alloué au Technoparc d’Annaba vient d’être octroyé. « Le projet de Technoparc d’Annaba est déjà lancé, nous [ANPT] avons reçu la première enveloppe budgétaire pour l’année 2010, qui est d’un montant de 575 millions de dinars, et nous recevrons bientôt celle de 2011. » S’il est vrai que le Technoparc d’Annaba est dans sa première phase, le responsable de l’ANPT nous a assuré que diverses études sont d’ores et déjà enclenchées. 200 millions de dinars vont justement être consacrés aux différentes études de terrains, aux études topographiques et aux VRD, rappelant au passage que l’assiette foncière qui devra accueillir le technoparc, dans la commune de Sidi Ammar, à 11 km du chef-lieu de la wilaya d’Annaba, vient juste d’être cédé par les autorités de la wilaya et mis à la disposition de l’ANPT.
En plus de sa vocation de développement industriel de la région, le technoparc servira de « plate-forme pour la communauté TIC régionale et de catalyseur pour la diffusion des biens et services TIC dans le tissu économique et industriel de toute la région ». D’ailleurs, M. Karcouche a insisté sur le fait que le site abritera un incubateur dès le mois de juin de l’année en cours. Celui-ci élira domicile dans « l’ancien bâtiment de l’entreprise Prosider, qui est en pleine rénovation pour accueillir les bureaux régionaux de l’ANPT ainsi que diverses entreprises et prestataires concernés par le technoparc ».
Pour en revenir à la mise en œuvre du projet, le directeur général de l’ANPT nous a indiqué que, pour le moment, l’entreprise qui aura la mission de construire le site n’a pas encore été désignée. « Il y aura très bientôt des annonces d’appels d’offres divers concernant le projet. Ces appels d’offres couvriront un ensemble de besoins pour le technoparc tels que l’aspect marketing et promotionnel. »
Le Technoparc d’Annaba semble d’ores et déjà bien parti même si, à l’heure actuelle, nous ne pouvons pas pronostiquer sur sa date de mise en exploitation. Néanmoins, nous pouvons déjà comprendre que le parc aura une place très importante dans le développement régional, car il s’articule autour du « développement de trois éléments critiques » que sont la « masse critique », la « collaboration» et l’« innovation». La « masse critique » représente l’ensemble des acteurs spécialisés dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication présents sur le technoparc, qu’ils soient locaux ou internationaux. Cette concentration d’entreprises va être un vecteur « de diffusion de connaissances, décisive pour la compétitivité individuelle des entreprises ». De même, la collaboration est capitale pour le développement des TIC à un niveau régional, favorisant essentiellement la création de liens entre les différents prestataires et entreprises. «Les entreprises TIC locales pourront élever leur niveau de connaissances, acquérir une plus large expérience, créer de nouvelles relations d’affaires et mettre au point des produits et services TIC plus concurrentiels. » Pour l’ANPT, le Technoparc doit être un laboratoire pour l’innovation dans le domaine des TIC, car « l’innovation est le moteur fondamental de la croissance et de la compétitivité de ce secteur ».