11 décembre 2024

Réalisée à partir de la technologie spatiale : Pulsear ou quand l’iPhone se fait cardiologue

Par Zaki Meddour
Alors que le prototype actuel ne mesure que la fréquence cardiaque, les versions futures pourraient aisément être adaptées pour surveiller les signes vitaux additionnels

Et si surveiller la fréquence cardiaque était aussi facile qu’écouter de la musique ? Grâce aux avancées réalisées par la technologie de l’espace, un iPhone pourra bientôt effectuer une double tâche : divertir avec de la musique et informer de signes vitaux.
En recourant à l’assistance du Technology Transfer Programme (ESA TTP) de l’Agence spatiale européenne (ESA), la société suisse CSEM a créé le prototype final pour leur application Pulsear cette année. Un petit élément inséré dans un écouteur régulier utilise des signaux infrarouges pour capter la vitesse des battements du coeur. Il envoie des signaux infrarouges à travers les tissus de l’oreille. Une petite photodiode enregistre les résultats et envoie les informations à travers les fils de l’écouteur vers l’appareil, connecté à l’écouteur.
Le résultat est une lecture exacte de la fréquence cardiaque sans l’irritation causée par le port d’un bracelet pour région précordiale.
« De nombreuses personnes écoutent de la musique pendant leur exercice physique et nombreuses sont celles qui trouvent le bracelet inconfortable, alors nous avons pensé qu’il serait pratique de mesurer la fréquence cardiaque par le biais de l’oreille », a déclaré le Dr Andrea Ridolfi de CSEM.
Selon ce dernier, des tentatives antécédentes réalisées par le CSEM pour surveiller la fréquence cardiaque par le biais des écouteurs sont demeurées négatives. Et cela, parce que la technologie disponible n’était pas suffisamment sophistiquée. Cela se passait avant que la CSEM ne développe un capteur complexe pour la poitrine mesurant les niveaux d’oxygène dans le sang chez les astronautes dans le cadre du système de sondage médical à long terme d’ESA. « Une fois que nous avions terminé, nous nous sommes dit : ‘‘ il faut recycler l’appareil’’. »
Grâce à une subvention financière de l’initiative « Technology Transfer Demonstrator » de l’ESA TTP, CSEM a pu créer le prototype. L’initiative soutient le développement de nouveaux équipements et logiciels afin de combler le fossé entre la technologie de l’espace et son usage terrestre.
L’application de l’iPhone en question montre la fréquence cardiaque dans le temps sur un écran et compare par exemple le jogging d’aujourd’hui avec celui de la semaine dernière. Les sujets qui ont testé l’application pendant leurs exercices de fitness ont beaucoup apprécié l’appareil. Alors que le prototype actuel ne mesure que la fréquence cardiaque, les versions futures pourraient aisément être adaptées pour mesurer les signes vitaux additionnels tels que les niveaux de l’oxygène dans le sang. Cela pourrait permettre l’ouverture vers de nombreuses applications médicales.
« Le transfert de la technologie de l’espace a l’immense potentiel d’inciter l’innovation dans les domaines dans lesquels vous n’auriez jamais pensé trouver la technologie de l’espace », explique Frank M. Salzgeber, directeur d’ESA TTP. « ESA TTP souhaite aider l’industrie européenne à appliquer les solutions de l’espace sophistiquées à leurs marchés. »

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