Par Smaïl Mesbah
Dans sa volonté de développement, d’intégration et d’accélération des usages des technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement et l’éducation, l’Algérie fait appel au premier fabricant mondial de semi-conducteurs, le géant américain Intel, pour l’accompagner dans la réalisation des objectifs fixés par la stratégie « e-Algérie ».
Le Centre de recherche sur l’information scientifique et technique (CERIST) avait accueilli, pendant les journées du 10 au 11 janvier, des ateliers consacrés à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’enseignement et l’éducation, sur une initiative du ministère de l’Education nationale et celui de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (MPTIC), avec la participation des représentants d’Intel.
Cette première journée a été marquée par l’intervention des différents initiateurs de ces ateliers pour présenter, entre autres, l’ensemble des stratégies de développement du système éducatif en Algérie, ainsi que la présentation et la définition du rôle de l’entreprise Intel dans le processus d’accompagnement pour la réalisation de ces stratégies.
Massification des TIC
M. Chami Tahar, représentant du ministère de l’Education, avait mis à profit cette rencontre pour présenter la stratégie de son département pour la période 2011-2014 qui va être dédiée pour le développement du système éducatif national. Il a insisté sur les axes importants de cette stratégie qui consistent à doter, dans un premier temps, le ministère et ses divers structures d’un progiciel de gestion administratif et pédagogique, c’est-à-dire un système d’information qui sera le point de départ à la mise en place d’une plate-forme Internet et intranet (portail) centralisé, géré par le Centre national d’intégration des innovations pédagogiques et de développement des technologies de l’information et de la communication en éducation (CNIIPDTICE), et le ministère, qui fera en sorte d’interconnecter l’ensemble des structures qui le composent. La deuxième phase se traduit par l’accentuation de la formation aux TIC de l’ensemble des collaborateurs du ministère, administrateurs, gestionnaires et professeurs (corps enseignant) et à l’introduction massive des TIC au sein des directions et établissements de l’éducation nationale sur l’ensemble du territoire national. Enfin, la dernière phase à atteindre, selon M. Chami, c’est l’intégration complète des TIC et l’adoption du e-learning dans tous les établissements scolaires, du primaire jusqu’aux lycées et les universités à l’horizon 2014 et la réalisation de l’école numérique et du cartable numérique selon les dires de M. Chami Tahar. Le ministère de l’Education nationale va très prochainement lancer un appel d’offres national et international pour l’acquisition de ces outils logiciels de gestion administrative et pédagogique afin d’entamer sa rénovation qui s’étalera sur la période 2011-2012.
Un triptyque essentiel
Autre intervention très remarquée du représentant du MPTIC, celle de Cherif Benmehrez, qui a rappelé lors de son allocution les chiffres très encourageants certes mais pas suffisants des taux de pénétration des TIC en Algérie et de leurs utilisation. M. Benmehrez a insisté sur l’importance des technologies de l’information et de la communication dans la croissance et le développement économique, il a rappelé à l’assistance qu’en Algérie, le PIB des TIC a atteint les 4% en 2008 et qu’il est envisageable d’atteindre les 8% d’ici à 2014, mais à la seule condition de développer une industrie du contenu, de créer de nouveaux services et besoins ainsi que donner la priorité à la formation de compétences nationales dans ce domaine, car il a rappelé que chaque année, l’Algérie avait besoin de plus de 20 000 cadres spécialisées dans les TIC et que pour le moment, l’Algérie forme entre 1 000 et 9 000 cadres spécialisée dans les TIC par an. Il a mis en perspective les moyens pour développer l’intégration et l’usage des TIC en Algérie, en concentrant les efforts sur la qualité de la formation au niveau académique et universitaire, en créant des pôles d’excellence et des centres de formation spécialisés dans les TIC, comme la création prochaine d’un Centre international de formation aux technologies de l’information et de la communication, ainsi que la réintroduction (comme OusraTic) des opérations d’équipement des foyers algériens en matière de matériels informatiques, mais en segmentant les offres et les possibilités de financement pour l’acquisition de ces équipements, en plus d’une connexion Internet. M. Benmehrez a aussi rappelé que plusieurs chantiers sont en cours pour la modernisation et le développement des TIC en Algérie, parmi ses projets, la mise en exploitation des réseaux 3G et 4G en Algérie.
Intel, l’expérience éprouvée
Sur un autre volet, Intel a marqué sa présence par les interventions de ses représentants, MM. Frederico Carvalho et Bibi-Triki Karim, respectivement directeur des solutions technologiques et responsable du « business developpment » au sein de l’entreprise. M. Carvalho a, dans un premier temps, présenté l’entreprise Intel et son implication de plus en plus importante dans l’accompagnement de ses clients dans le choix et les décisions à prendre pour le développement de solutions e-learning dans le domaine de l’éducation et de la formation professionnelle. Il a cité divers partenariats entre son entreprise et différents pays dans le domaine du e-learning et parlé des tendances observées au niveau mondial sur l’usage des technologies de l’information et de la communication dans le domaine de l’enseignement et de la formation professionnelle. Il a aussi rappelé les avantages de l’utilisation des TIC pour l’apprentissage et la transmission du savoir. Pour lui, « nous allons de plus en plus vers une personnalisation de l’apprentissage », et « les TIC permettent cette personnalisation, car elles identifient les profils des individus et de ce fait, elles peuvent répondre aux besoins de chacun ». Il a mentionné plusieurs approches et méthodologies d’apprentissage mises en place par Intel avec divers partenaires (Gouvernement, entreprises), comme la solution Intel Teach. Pour sa part, M. Bibi-Triki a rappelé l’importance de la formation des générations futures dans le domaine des TIC, car, le monde de l’entreprise de demain exige de nouvelles compétences. A l’heure où nous mettons sous presse, la journée se poursuit le 11 janvier en cours et nous y reviendrons dans notre prochaine édition.