par Smaïl Mesbah
Dans sa vision du progrès et du développement économiques, le discours présidentiel a toujours prôné la nécessité d’une modernisation et d’un développement économique qui passeraient par l’« appropriation rapide des technologies numériques par l’ensemble des acteurs économiques et sociaux et au développement du capital humain dont le vecteur clé est l’investissement dans l’éducation et la formation et dans la recherche et l’innovation ».
Le ministère de l’Education nationale (MEN), qui a entamé la réforme de son système et de l’ensemble de ses structures depuis quelques années déjà, a mis l’accent sur l’introduction des technologies de l’information et de la communication dans l’éducation (TICE). Cette stratégie d’intégration des TICE s’inscrit directement dans le projet e-Algérie.
Avec ses 8 millions d’élèves, ses 18 000 écoles primaires, ses 5 500 collèges et ses 1 800 lycées, la réforme de l’éducation est l’un des lus grands chantiers de l’e-Algérie. Selon les dernières déclarations des responsables du ministère de l’Education, lors du workshop dédié à l’introduction des TICE, la stratégie de développement des TICE en Algérie s’échelonnera sur plusieurs années. Elle commencera en ce début d’année 2011 et s’étalera jusqu’en 2014, voire plus si nécessaire. Cette numérisation de l’ensemble du système éducatif prendra forme dans un premier temps par la dotation du ministère de l’Education et de l’ensemble de ses directions et établissements scolaires d’un système d’information pour la gestion administrative et pédagogique. Ce système étant centralisé, il permettra la « gestion unique de toute la chaîne éducative, d’accéder en temps réel à toutes les données et permettra le suivi du cursus de l’élève du primaire jusqu’à l’université ». Outre le système d’information pour la gestion administrative et pédagogique, un progiciel de gestion intégré ERP (Entreprise Resource Planning) et une gestion électronique des documents GED ainsi que la création d’un portail seront les outils employés pour interconnecter l’ensemble du « corps de l’éducation ». Selon les responsables du ministère de l’Education, l’acquisition de ces outils de gestion informatique débutera au cours de cette année, les différents appels d’offres nationaux et internationaux vont être lancés très prochainement, et le déploiement de ce système d’information de gestion administratif et pédagogique débutera pour la fin de l’année 2011 et continuera jusqu’en 2012-2013. Pour ce qui est du portail de l’éducation, qui sera géré par le Centre national d’intégration des innovations pédagogiques et de développement des technologies de l’information et de la communication (CNIIPDTICE), sa mise en exploitation commencera dès cette année avec le déploiement d’une plate-forme e-learning avec un système de visioconférence professionnelle, d’une messagerie électronique pour l’ensemble du MEN, des directions de l’éducation et de tous les établissements scolaires. Enfin, le MEN se dotera d’un système d’évaluation de sa stratégie et de ses différentes actions pour « pérenniser le projet à long terme ».
Second volet du projet de numérisation de l’éducation, sans doute le plus important, ce sont les questions du « contenu numérique » et de la formation des professeurs aux usages des TIC dans les primaires, les collèges et les lycées. A cet effet, les responsables du MEN ont été catégoriques quant à l’importance de « numérisation des cours, la création de cours multimédias et enfin la mise en place d’une bibliothèque virtuelle ». La création de contenu numérique commencera dès cette année avec la réalisation de cours multimédias sur le Net et sur support physique (CD-Rom), selon ce qu’a déclaré M. Bouamrane, le sous-directeur du CNIIPDTICE, lors de cet atelier. De son côté, M. Chami, responsable au niveau du ministère de l’Education nationale, il a indiqué que plusieurs outils informatiques de création et de scénarisation des cours vont être acquis afin de former le corps enseignants à prodiguer des cours non seulement en utilisant les TICE mais en les intégrant dans leur pédagogie d’enseignement. Il est allé encore plus loin dans ses déclarations en annonçant que la mise en exploitation des TICE commencera dès la rentrée prochaine, c’est-à-dire au début de l’année académique 2011-2012 où un certain nombre de disciplines intégreront des contenus numériques, ajoutant qu’un des objectifs de ce projet est la réalisation d’une Web TV dédiée à l’éducation. Il a estimé que son lancement débutera en 2012, et qu’elle sera accessible depuis le portail de l’Education nationale.
Enfin, le Centre national d’intégration des innovations pédagogiques et de développement des technologies de l’information et de la communication en éducation (CNIIPDTICE) aura un rôle capital dans la mise en œuvre de ce projet, car il est l’hébergeur de ces diverses solutions (système d’information de gestion administratif et pédagogique) ainsi que le gestionnaire, avec le ministère de l’Education, de cette plate-forme e-learning. Il est aussi le provider Internet de l’ensemble des structures de l’Education nationale dans le but de leur « garantir une meilleure condition d’accès à Internet ». Le CNIIPDTICE contribuera à « constituer des banques de données et de ressources en TIC pour les mettre au service des enseignants et des chercheurs ». Le CNIIPDTICE « participe à toute recherche sur les mutations pédagogiques induites par les TIC, conçoit aussi des programmes de formation initiale et continue des enseignants et des personnels d’encadrement et ce, en plus de l’élaboration des programmes d’enseignement des TIC ». S. M.