Jamais un MWC n’a été aussi « bien rempli ». D’un côté, les équipementiers qui se transforment et les sociétés de logiciels qui parlent télécoms. On est en plein dans une nouvelle configuration mondiale et la naissance ou la création de nouveaux métiers et de compagnies. Qui aurait misé un kopek dans Facebook il y a dix ans? Aujourd’hui, Facebook possède 500 millions d’abonnés et utilise la brodband mobile pour communiquer. Il se posera un problème à plus ou moins long terme : Opérateur ou compagnie de réseaux sociaux ? La data a complètement bouleversé le monde des télécoms où, pour exister, Nokia doit s’allier à Microsoft et où Microsoft, pour toucher cet immense marché, doit s’agripper à Nokia. Dilemme… Résultat dans moins de trois ans !
Il faut croire que tout a une fin. Et le monde change. Qui aurait dit qu’Ericsson et Akamai concluraient un partenariat stratégique et de surcroît exclusif pour créer des solutions dans le « cloud mobile ».
Hans Vestberg montre une nouvelle Ericsson qui a fait sa mue
Tout cela est fait, comme le dit Hans Vestberg, président et CEO d’Ericsson, lors d’une conférence de presse, pour « une meilleure gestion de la croissance explosive du trafic de données sur les téléphones et autres équipements mobiles ainsi que les applications basées sur le cloud ». Il ajoutera qu’« Ericsson est le leader mondial du réseau mobile haute performance et Akamai traite quotidiennement des dizaines de milliards d’interactions Internet ». « C’est un partenariat qui va vraiment bénéficier à tout le secteur de la mobilité et du contenu. »
En effet, Akamai est une entreprise américaine spécialisée dans le contenu Web en mode « cloud », permettant une économie de bande passante Internet. Son réseau informatique dispose d’une architecture de plus de 73 000 serveurs à travers le monde, répartis dans 70 pays différents. Les contenus qui y sont stockés sont distribués à l’identique sur chacun de leurs réseaux vers la copie « locale » la plus proche et non vers la source d’origine, représentant une économie de bande passante importante et un temps de réponse très réduit.
Hans Vestberg vient de faire la rupture avec l’équipementier Ericsson tel qu’on le voyait. Il passe à « Ericsson 2.0 » qui devient un équipementier qui fait du service et qui crée de la valeur ajoutée dans la diffusion de haute qualité de contenus et d’applications sur les réseaux mobiles. Par conséquent, ce partenariat devient de facto stratégique et donne la nouvelle image d’Ericsson.
Mais alors que prévoit ce partenariat ? Hans Vestberg nous dit « améliorer l’expérience de l’utilisateur final » dans les choses courantes de la vie comme acheter quelque chose ou bien utiliser une application mobile pour un service et tant d’autres choses qui sont encore à inventer. Pour Akamai, il intègre le monde du mobile même s’il possède des contenus et des applications sur Internet et grâce à Ericsson, il pénètre le monde du « cloud » et se crée de nouvelles opportunités sur le marché. Ce que nous avons eu comme sentiment lors de sa rencontre, c’est que Hans Vestberg est convaincu que le « cloud mobile » est l’un des éléments qui va exploser.
Pour sa part, David Kenny, président d’Akamai, déclare : « Combiner le pouvoir du réseau mondial d’Akamai à l’expertise sectorielle d’Ericsson permettra à l’industrie mobile de réinventer son fonctionnement avec les fournisseurs d’applications et de contenus du cloud et aidera les utilisateurs finaux à vivre la meilleure expérience possible lorsqu’ils accèdent à l’Internet depuis leurs appareils mobiles. » Au cours de son exposé, le CEO d’Ericsson parle de « 5 milliards de nouveaux abonnés au mobile à l’horizon 2016 » et il ajoute que cette même année sera l’année où le nombre de smartphone dépassera les PC. Ce qui fera que la demande en data augmentera mathématiquement. Et pour mieux faire comprendre; il s’agira d’intégrer l’ensemble des intervenants en mettant en place et ce, pour la première fois, un écosystème Internet mobile totalement intégré qui permettra aux opérateurs réseaux mobiles d’être partie prenante de la chaîne de valeur de l’Internet, leur permettant de valoriser et de mieux monétiser leurs réseaux et leur base d’abonnés.
Un MacWorld Mobile au MWC 2011
Cette année, IDG, l’organisateur du MacWorld, en collaboration avec la GSMA, qui gère le Mobile World Congress, va lancer le Macworld Mobile qui se tient lors du MWC 2011, du 14 au 17 février. Pour mémoire, les MacWorld ont longtemps été les rendez-vous à ne pas manquer pour la communauté Apple. Il y en avait une en début d’année sur la côte ouest des Etats-Unis et une en fin d’année sur la côte est, sans oublier les éditions japonaise ou anglaise. Après le déménagement du MacWorld de New York à Boston en 2002, Apple a commencé à se désengager jusqu’à annoncer son retrait total en 2009. Il faut dire qu’Internet est devenu un moyen bien plus commode pour se rencontrer entre utilisateurs, et Apple a expliqué vouloir rester maître de son calendrier, tout en notant que ses boutiques attirent beaucoup plus de monde que ces événements.
La GSMA a fait des appels du pied répétés pour qu’Apple participe au MWC : la firme de Cupertino est de fait un acteur majeur du monde de la téléphonie. Le MacWorld Mobile permettra de donner un second souffle à l’esprit MacWorld en se dédiant aux développeurs iOS. C’est une prolongation de l’expérience « App Planet » qui, en 2010, avait été le premier événement du MWC à se concentrer sur les développeurs.
Dick Costolo, CEO de Twitter, réfute toute discussion avec Google
Dans une keynote donnée aujourd’hui (14 février 2011) au MWC de Barcelone, Dick Costolo, directeur général de Twitter, a déclaré que les informations selon lesquelles Google a eu des discussions de fusion avec Twitter et valorisant le site de micro-blogging à une dizaine de milliards de dollars, sont « simplement une rumeur ». « Je ne sais pas d’où ça vient. » Par contre, à une question sur Facebook, il s’est abstenu de tout commentaire.
Dick Costolo a également utilisé son temps de parole pour annoncer une plate-forme de traduction qui permettra aux utilisateurs de traduire les tweets dans les langues locales. La plate-forme sera d’abord en charge des langues russe, indonésienne et turque. Il a par ailleurs révélé quelques statistiques impressionnantes sur l’utilisation récente de Twitter. Plus de 4 000 tweets par seconde ont été enregistrés vers la fin du Super Bowl de la semaine dernière, et plus de 6 000 tweets par seconde ont été enregistrés au Japon à minuit à la veille du Nouvel An. Il rappellera que les pointes de l’utilisation de Twitter sont aujourd’hui pendant les manifestations sportives et des émissions de télévision telles que Glee aux Etats-Unis et le X-Factor au Royaume-Uni.
Enfin, comme chacun le sait, Twitter, qui comptait 175 millions d’usagers en septembre 2010, a levé 200 millions de dollars de financements en décembre, ce qui le valorise à la « modique » somme de 3,7 milliards de dollars.
Balmer lance le Windows Phone 7
Windows Mobile est mort, vive Windows Phone. Le nouvel OS pour téléphones portables s’appellera donc Windows Phone 7, ce qui met au rebut la vieille interface de Windows Mobile 6.5. Tous les spécialistes avec lesquels on a parlé nous ont dit que cela faisait longtemps qu’ils attendaient une version majeure. La voici enfin présentée. Reprenant la marque Windows Phone apparue avec WinMo 6.5, la nouvelle mouture de l’OS Microsoft change radicalement la donne. Microsoft a visiblement appris de la lourde et douloureusement leçon donnée par Apple et Google. Les changements ne sont pas seulement esthétiques mais c’est bien tout le modèle de conception, développement et vente de l’OS que la firme a revu. Et comme chaque année, c’est Steve Ballmer « himself » qui a animé la conférence de presse de Microsoft au Mobile World Congress de Barcelone. Tout juste un an après le lancement officiel de Windows Phone 7, l’heure était à un premier bilan, forcément positif. On y reviendra dans le prochain numéro.
Nokia et Microsoft s’allient pour un « vaste partenariat stratégique »
Les deux entreprises prévoient de regrouper les actifs et de développer des produits innovants mobiles sur une échelle sans précédent et ce, en recourrant aux poins forts de chacun. Comme chaque entreprise se concentrera sur ses compétences de base, l’idée serait d’arriver à agir efficacement et vite chacun dans son cœur de métier. Nokia et Microsoft prévoient de travailler ensemble pour intégrer les actifs clés et créer entièrement de nouveaux services, tout en étendant les produits et services établis à de nouveaux marchés.
Dans le cadre du partenariat, Nokia adoptera Windows Phone dans sa propre stratégie liée à son repositionnement dans le segment des smartphones, apportera son expertise sur la conception du matériel, sur les supports de langue et donc généraliser Windows Phone à une plus grande gamme de prix, de segments de marché et de zones géographiques.
De plus, Nokia et Microsoft collaboreront étroitement sur les initiatives conjointes de marketing et une feuille de route de développement partagée pour s’aligner sur l’évolution future de produits mobiles.
Aussi, Bing serait le moteur de recherches de référence intégré à tous les futurs appreils mobiles de Nokia. Microsoft adCenter fournira ses services de publicité et de recherche en ligne sur les appareils de Nokia. D’un autre côté, Nokia Maps serait un élément essentiel de services de cartographie pour Microsoft. Des outils de développement de Microsoft seront mis à la disposition de Nokia afin de développer des applications qui s’exécuteront sur Windows Phones Nokia, permettant aux développeurs de facilement tirer partie de la portée mondiale de l’écosystème. Enfin, le contenu de Nokia sera intégré, lui, à Microsoft Marketplace. Cette alliance pourrait voir un géant du contenu naître et se poser comme un challenger de taille face à Apple ou Google mais au prix de la disparition de 5 000 emplois chez Nokia, de la mort de Syabian et de l’abandon de Meego.