A l’ombre de la Coupe du monde de football 2010 qui se tient en Afrique du Sud se cache une lutte sans merci entre les opérateurs des TIC et particulièrement entre les trois opérateurs de téléphonie mobile (Mobilis, Djezzy et Nedjma). Cette lutte se joue sur trois terrains : le marketing, la communication et la publicité. Cette tendance a été observée particulièrement lors de la Foire internationale d’Alger où Algérie Télécom a décoré son stand sous forme de terrain de football mettant en exergue les offres de Mobilis. Hamoud Boualem a développé le même concept pour marquer sa présence.
La participation de l’opérateur étoilé Nedjma à cette 43e édition de la FIA se déroule également sous la thématique du «ballon rond». Un chapiteau, dont le design est inspiré de cet événement, ainsi qu’un mini terrain de foot ont été installés afin d’illustrer la position de Nedjma en tant que partenaire incontournable du football algérien. La qualification de l’EN à ce rendez-vous planétaire a été pour lui un ticket gagnant. Depuis les phases éliminatoires, il multiplie concours, tombolas et encarts publicitaires dans les journaux et spots avec Belloumi et Baaziz à l’ENTV, sans oublier les panneaux dans les rues.
De tout temps, le mobile et le football ont constitué une équipe de rêve !
Tout achat de produit ou service Nedjma offre la possibilité de participer à deux tombolas. La première tombola quotidienne avec des téléviseurs Ecran plasma, des lots de ballons signés par des joueurs de l’équipe nationale et des casquettes à gagner ; et la seconde Méga Tombola, dont le tirage au sort a été effectué le dernier jour de la foire, avec à la clé une Peugeot 308 CC, la même que celle offerte aux joueurs de l’équipe nationale pour leur qualification au Mondial.
Mais qu’est-ce qui fait courir ces opérateurs ? La recherche de notoriété ? Le gain et l’augmentation des parts de marché ? Peut-être les deux, affirment les spécialistes, car le Mondial, au-delà de la compétition purement sportive, est aussi une affaire de gros sous.
Qui veut gagner des millions ?
Dans le panorama du multimédia mobile, les sites de sports sont parmi les plus fidélisant et les plus utilisés. Ils génèrent autant d’échanges de données que les sites de chat par exemple, et le taux de conservation des clients des services de sports est parmi les plus forts. Difficile de s’en passer quand on y a goûté ! A l’heure actuelle, le mobile reste avant tout un média de substitution. Qui irait suivre un match sur son mobile alors qu’il a la possibilité de le voir sur une télévision ? Rares sont les yeux qui survivraient à un tel exercice pour l’instant. Mais cela pourrait évoluer prochainement.
Mais au-delà de cet usage de substitution, on qualifie aussi le mobile de média complémentaire dans les cas de services de sport. Un exemple ? Le match a commencé et vous avez oublié de regarder la composition des équipes. Avec votre téléphone, vous pouvez la consulter tranquillement pendant toute la partie. Même chose pour les réactions d’après-match, les sites de sports ont souvent des chroniques que vous ne verrez pas à la télévision.
En plus des trois opérateurs de téléphonie mobile, des concessionnaires automobiles et des entreprises agroalimentaires, d’autres annonceurs lancent leurs signaux (fabricants de tapis, de yaourts, de télévisions et autres produits de consommation). Les dépenses publicitaires sont en hausse. Les messages publicitaires visent globalement les jeunes. L’omniprésence de la publicité est telle qu’il semble bien qu’aujourd’hui personne ne peut échapper à son emprise. Chacun a sa technique pour établir le contact avec un public ciblé en vue d’influencer son opinion et son attitude et d’orienter son comportement en faveur de l’offre proposée. L’objectif général est d’accroître l’adoption et l’usage des produits en se basant sur une approche plus fine des clients et de leurs comportements. Le modèle classique des opérateurs de téléphonie mobile est à la recherche d’un second souffle. Les opérateurs veulent maintenant fidéliser leurs clients par la proximité tout en prenant en charge leurs intérêts.
Les dessous d’un business en or !
Sony Ericsson a choisi la Coupe du monde pour signer son retour en force sur le marché algérien. C’est Younès Cherkaoui, marketing manager de la marque, qui l’a souligné, dernièrement lors d’une conférence de presse. En tant que l’un des sponsors officiels de la Coupe du monde 2010, Sony Ericsson a le droit de s’associer à l’événement pour tous ses produits et matériaux de vente, ainsi que d’employer les marques officielles de l’événement comme l’emblème officiel, la mascotte officielle et le trophée de la Coupe du monde. Le but de cette association est de partager la passion, l’excitation et la fièvre qui entourent cette compétition planétaire avec les fans partout dans le monde. En ces temps de Coupe du Monde, les marques n’hésitent pas à investir énormément d’argent dans la publicité pour profiter de cet évènement très médiatisé. La société Coca-Cola est l’un des plus anciens partenaires de la FIFA, leur première association remontant à 1974. Coca-Cola est également sponsor officiel de la Coupe du Monde de la FIFA depuis 1978. En outre, la marque est présente sur les panneaux publicitaires des stades de la Coupe du Monde de la FIFA depuis 1950. En novembre 2005, la FIFA et la société Coca-Cola ont décidé de prolonger leur partenariat pour seize années supplémentaires, de 2007 à 2022. L’engagement de Coca-Cola dans la catégorie des boissons sans alcool comprend une contribution financière, des produits en nature, ainsi que divers services pour le compte des nombreux événements organisés par la FIFA à travers le monde, dont la Coupe du Monde de la FIFA. En Algérie, elle exhorte les consommateurs à acheter ses boissons et à avoir une chance de gagner le short des joueurs de l’EN.
En 2010, Coca-Cola assortit son parrainage de la Coupe du Monde de la FIFA d’une campagne planétaire. Prolongement de sa plateforme de marque actuelle “Open Happiness”, celle-ci invite les fans à célébrer leur joie de vivre et leur passion pour le football. Les fabricants de téléviseurs se frottent déjà les mains : la Coupe du monde de football, qui a débuté le 11 juin en Afrique du Sud, leur fait miroiter un boom des ventes d’écrans plats. Cet événement produit «un double effet» : pour suivre la compétition, les Algériens achètent leur téléviseur «par anticipation», et ils choisissent surtout des écrans plats. Plus haut de gamme, et donc plus chers. Condor et Samsung introduisent la 3D en Algérie à ce moment précis. Les deux concurrents ont flairé le bon filon pour soigner leur image, mais surtout faire de bonnes affaires. Les vendeurs de téléviseurs ne sont pas les seuls gagnants de la Coupe du monde. Le jackpot est décroché par l’organisateur, la Fédération internationale de football (FIFA), qui engrangera près de 2,6 milliards d’euros, dont 1,6 milliard grâce aux contrats de diffusion des matches. Grâce au foot, la télévision algérienne terrestre espère «booster son audience». C’est l’un des rares moments où elle peut faire grimper l’audimat avec le mois de ramadhan. Elle sait que plus la compétition avance, plus l’enjeu est émotionnel, et plus les gens regardent la chaîne.
Autre business florissant : le maillot que porteront les fennecs durant la Coupe du Monde en Afrique du Sud. Plusieurs tenues ont été copiées pour les écouler dans les petits bazars et autres souks. La fièvre du Mondial fait vendre incontestablement. L’événement qui se tient pour la première fois de son histoire sur le continent africain (Afrique du Sud) a attiré lors de sa dernière édition plus de 26 milliards de téléspectateurs ! C’est dire le potentiel médiatique du ballon rond.
Il est clairement apparu que le football était le programme du petit écran le plus attractif, et que les équipes avaient besoin de cette exposition pour vendre leur image. La télévision impose ses règles pour rendre le spectacle toujours plus télégénique et satisfaire son audimat. Cette pression omniprésente laisse en effet penser que la télévision tentera toujours d’en montrer un peu plus, surtout si le prix à payer pour retransmettre les matches est toujours plus important et que les instances footballistiques se prêtent volontiers à ce jeu.
Disputée tous les quatre ans, la Coupe du Monde permet de constater les progrès technologiques effectués et surtout de fidéliser au petit écran un public désireux de suivre son équipe nationale à des milliers de kilomètres. Travelling, super ralenti, gros plan, angle inversé, le réalisateur œuvre comme un metteur en scène d’un film à très gros budget. Les temps forts ne sont pas forcément les buts, mais plutôt le geste déplacé qui méritait sanction, un hors-jeu sifflé à tort, tout ce qui pourra permettre aux passionnés de rester devant leur écran pour suivre les déclarations des joueurs et les émissions autour de la rencontre. Cette tendance à transformer une partie de la réalité est consciente et répond à des critères économiques.