En tout cas, même si la téléphonie mobile a connu un boom, le fixe et l’Internet, par contre, demeurent à la traîne. Sa structure économique très industrielle et sa faible orientation vers les services placent l’Algérie en deuxième position, voire sous certains angles en troisième position pour ce qui est du tissu des entreprises IT en Afrique du Nord.
L’utilisation du Net connaît une faible évolution et est «disparate» d’une localité à une autre pour ne pas dire d’un quartier à un autre. Et les choses se sont corsées durant 2009 avec les différentes perturbations qu’a connues le Net. Les internautes sont de tout âge et «maîtrisent» plus ou moins une langue étrangère (français, anglais). En fait, les TIC voguent au gré des besoins des uns et des autres, et les raisons du retard sont multiples. Parmi ces raisons : une infrastructure de télécommunications inadéquate et des insuffisances en matière de support sécurisé et de qualité du haut et très haut débits, mis en évidence dans le plan «e-Algérie 2013», des tarifs de connexion élevés et l’absence d’une politique de coopération claire entre le gouvernement et le secteur privé. L’opérateur historique Algérie Télécom a signé un contrat de performance avec l’Etat pour garantir et réaliser les performances projetées pour l’échéance 2009-2013, mais pour l’heure, les abonnés prennent encore leur mal en patience. En 2009, L’idée de lancer la 3G (réseaux mobiles) a été abandonnée par le gouvernement pour la simple raison qu’elle coûte cher, selon le premier responsable du secteur. En faisant une rétrospective, l’année 2009 en matière de télécoms en Algérie a été sans conteste marquée par les difficultés que vit Orascom Télécom Algérie (OTA) en termes de fiscalité vis-à-vis de la Direction générale des impôts. La même année a vu aussi l’aggravation du conflit entre Algérie Télécom et le provider privé Eepad. Ce dernier s’est vu coupé l’accès à la bande passante vers Internet suite à ses impayés dus à Algérie Télécom. Conséquence : la quasi-totalité des abonnés de l’Eepad ont basculé vers Algérie Télécom. Et bonjour les dégâts ! Actuellement, les millions d’internautes souffrent le martyre avec les coupures de connexion, l’impossibilité du centre d’appel de satisfaire tous les appels téléphoniques des abonnés plaignants, l’inexistence de modems Router au niveau des Actel d’Algérie Télécom, le faible débit… Le problème a commencé en avril 2008 suite à la décision de réduire de moitié les tarifs de la connexion Adsl. Conséquence : la demande a explosé et la bande passante est saturée. Durant la même année, les autorités algériennes préparaient un filtre Internet afin de lutter contre la cybercriminalité, le terrorisme et la pornographie. Des lois sont également en gestation pour classer comme crime le contournement du filtre. Les internautes ont reçu cette nouvelle avec inquiétude, craignant que le filtre ne soit utilisé à des fins politiques. La liste du filtre des sites Internet bannis sera établie par l’Etat sans consultation préalable des internautes. Les sites sont ainsi censurés par un corps de censeurs, non encore révélé. M. Moussa Benhamadi, P-DG d’AT, annonçait l’année dernière que l’objectif pour 2009 était de «doubler son parc d’abonnés». «Nous visons d’atteindre 400 000 clients supplémentaires avant la fin 2009, soit le double de notre parc d’abonnés actuel», avait-il indiqué. Pour remédier à l’explosion de la demande, un financement sera débloqué pour mettre à niveau le réseau téléphonique fixe afin de l’adapter au haut débit. Le ministère avait indiqué récemment que des efforts sont consentis en partenariat avec Algérie Télécom pour améliorer le réseau en termes d’accès à Internet. Il s’agit de faire de 2010 l’année du haut débit. L’objectif est d’atteindre six millions d’abonnés à Internet dans le cadre de e-Algérie 2010/2013.
Selon M. Meziani, responsable de la communication au sein d’Algerie Télécom : «La rénovation du réseau et l’acquisition de nouveaux équipements, particulièrement performants, figurent parmi les priorités d’AT. Elle envisage aussi de développer le segment satellitaire considéré comme indispensable pour désenclaver certaines localités du territoire national.» Dans ce contexte, les produits Wimax, Wifi, Evdo et Fttx vont bénéficier d’une attention particulière.
Il est également prévu pour ce mois-ci le lancement d’un projet de 100 000 accès à Internet à très haut débit à Oran. Quelque 142 sites sont prévus dans le cadre de
ce programme de raccordement au
réseau Internet dans la wilaya d’Oran, dont 80 % seront installés dans la commune de Bir El Djir.