{{ {It Mag} : Vous êtes à la tête de Nokia Algérie depuis un certain temps. Vous avez vécu l’expansion du marché algérien des télécoms, en particulier celle où la concurrence est rude : le terminal mobile. Quelle analyse faites-vous de cette dynamique ?}}
{{M. Oubraham}} : L’expansion du marché mobile en Algérie est due essentiellement à la présence de trois opérateurs mobiles qui sont en concurrence, mais c’est aussi due à une dynamique qui s’explique par le grand nombre de la population non encore connecté et qui ne dispose pas d’un téléphone mobile. Il va de soi que je ne parle pas des grandes agglomérations où la population est connectée depuis un certain temps, mais de celle qui n’a pas encore accès à cette connectivité mobile. Nokia souhaite lui donner cet accès.
M. Oubraham : Comme vous le savez, Nokia travaille avec tous les opérateurs pour fournir des offres destinées à une première connectivité. Nous travaillons également sur des offres de renouvellement, car il y a plusieurs milliers d’utilisateurs de téléphones mobiles dans le marché algérien, et ce sont des personnes qui ont envie d’évoluer vers plus de technologie et de fonctionnalités, comme par exemple du noir et blanc à la couleur, ou encore d’un téléphone sans Bluetooth à un téléphone avec Bluetooth, sans oublier la caméra ou la radio FM… sans payer plus bien sûr. En effet, Nokia aujourd’hui offre des terminaux avec plus de fonctionnalités à un coût raisonnable. Il ne faut pas oublier que les Algériens sont au fait des questions technologiques, ils sont donc à la recherche du dernier modèle en termes de design, de technologie, et très souvent les deux.
Comme vous le savez, notre slogan est «Connecting people», et ce, que ce soit pour la première utilisation ou bien pour un renouvellement, Nokia apporte toujours une solution.
{{Quelle est votre stratégie ou votre approche à l’heure actuelle ?}}
Nokia touche un certain nombre de citoyens en Algérie, et on continue de se déployer pour essayer de toucher l’ensemble de la population. Aujourd’hui, nous avons une base de données qui liste l’ensemble des points de vente en Algérie. De plus, nous avons mis en place, et cela fonctionne, des groupes d’animateurs au niveau de nos réseaux de vente. En d’autres termes, nous nous rapprochons des points de vente qui sont nos meilleurs représentants.
Comme je vous l’ai dit précédemment, Nokia est dans les deux marchés : premier achat et renouvellement. Nokia a des solutions pour les premiers utilisateurs mais aussi un porte folio important pour ceux qui désirent renouveler leur mobile.
{{Nokia s’appuie sur plusieurs distributeurs en Algérie. Pourquoi ne pas opter ou choisir un seul distributeur ?}}
Nokia est une entreprise qui aime la concurrence, et nous nous sommes développés grâce à cela. Aujourd’hui, en Algérie, Nokia possède cinq distributeurs : Ring, Raya, AlgérieK, MobiOne et récemment 7 Telecom. De plus, nous ne mettons pas en compétition concernant les prix les différents distributeurs, nous les accompagnons. En effet, chaque distributeur a une stratégie et des objectifs à atteindre avec une offre et une présence géographique différentes. Ce qui permet à Nokia d’être présente partout en Algérie.
{{Nokia vend pratiquement toute sa fabrication aux pays émergents et si l’on regarde la carte des implantations des usines de Nokia, il n’y en a aucune sur le continent africain. Je rajoute que, dernièrement, une usine en Allemagne a été délocalisée en Roumanie. Pourquoi?}}
Effectivement. Je vous rappelle que Nokia est la dernière entreprise à se délocaliser d’Allemagne, les autres sont parties plus tôt. Nokia vient d’installer une usine en Inde et rien n’empêche Nokia de s’installer en Afrique. Mais pour le moment, il n’y a aucun projet dans ce sens.
{{Quid du marché «gris» et de la contrefaçon. ?}}
Je commence par la contrefaçon. La proportion des téléphones contrefaits reste relativement faible dans le marché algérien, même s’il faut toujours s’en inquiéter. Pour ce qui est du marché parallèle, la proportion est alarmante. Ce sont généralement des téléphones importés illégalement en Algérie. En fait, il s’agit de mobiles qui ne sont pas destinés au marché algérien. J’ajouterai, et c’est quelque chose qui n’est pas connu, que nous avons sévèrement puni des distributeurs qui ne travaillent pas dans leur région.
Trois choses à cet état de fait. Premièrement, cela met en danger les distributeurs qui voient une partie de leurs gains fondre. Deux, l’Etat algérien et l’économie algérienne ne profitent pas des taxes, et troisièmement l’acheteur n’a aucune garantie.
Il n’y a pas de solution miracle, par contre il y a un gigantesque travail de communication à faire avec l’Arpt et d’autres instances. En fin de compte, c’est toute l’économie qui est touchée directement ou indirectement par ce fléau.
{{Revenons si vous le permettez aux terminaux mobiles. Nokia est plus connu en Algérie comme un appareil d’entrée de gamme que comme un terminal que l’on exhibe à tout le monde.}}
Si vous parlez de ces dernières années, je vous dirai même que le consommateur cherchait uniquement un appareil pour appeler et recevoir et… à petit prix. Aujourd’hui, le consommateur a évolué. Il a appris et il cherche plus de services comme par exemple le bluetooth, la radio ou un écran couleur, et Nokia les lui offre. Nous donnons plus de services et au même prix. Nous ne sommes pas dans une guerre des prix, mais nous offrons d’autres services avec des prix très intéressants. Nous sommes présents sur tous les segments : entrée de gamme, moyenne gamme mais aussi haut de gamme. 2008, pour nous, est une année de transition et de renouvellement.
{{Un dernier mot…}}
Tout d’abord, merci à It Mag de m’avoir invité à visiter ses locaux. Nokia est un équipementier qui s’intéresse fortement à l’Algérie, et nous sommes présents sur le marché, soit directement à travers nos équipes d’animation des ventes, soit indirectement à travers nos grossistes.