«Notre prochain dossier est le dégroupage après le système universel», nous dit M. Belfodil, président de l’ARPT au forum d’El Moudjahid où il faut tout de même rappeler qu’à l’entrée sur le marché de Lacom, deuxième opérateur fixe qui est une joint-venture entre Telecom Egypt et Orascom, la demande de cette dernière a été «le dégroupage» depuis le début.
Soutenue par une économie pétrolière prospère, l’Algérie se positionne parmi les leaders du continent en termes d’abonnés à l’Internet haut débit. Et aujourd’hui, surtout avec l’entrée de Lacom sur le marché du fixe et l’accroissement du chiffre d’affaires de EEPAD, le seul privé à avoir investi massivement sur l’ADSL, le dégroupage de la boucle locale devient de facto une demande pressente.
Ailleurs, chez nos voisins au Maroc, et prévenant la demande, l’Anpt – l’Arpt locale – a pris une décision pour que le dégroupage total soit terminé pour juillet 2008, tandis que la pression monte en Tunisie en faveur d’une évolution similaire.
En Tunisie, ce n’est pas les opérateurs qui en font la demande, mais un ISP. En effet, Topnet, un ISP tunisien, projette une croissance du nombre d’abonnés à l’Internet dont plus de 40 000 abonnés à l’Internet haut débit. Ce service nécessite évidemment la mise en place d’un cadre réglementaire et d’une coordination entre Tunisie Telecom et les ISP.
De nouveaux services comme la Voip, la téléconférence ou le triple play nécessitent obligatoirement que les opérateurs puissent disposer d’espaces pour leur permettre d’installer leurs propres équipements et offrir ainsi, librement, les débits et les services à leurs clients.
Le dégroupage, ou plus exactement le dégroupage de la boucle locale, a pour objectif d’ouvrir cette partie du réseau local de télécommunications, généralement de l’historique, à d’autres opérateurs télécom. Cela permettra à l’opérateur historique de mettre à la disposition d’un tiers ses propres lignes moyennant finances. Le terme dégroupage voit son origine dans le fait que les fils de l’opérateur historique étaient «groupés» sur ses propres équipements dans son central. Il devra les dégrouper pour permettre aux autres opérateurs d’y brancher les leurs.
On distingue deux types de dégroupage : le «dégroupage partiel»qui permet l’accès aux opérateurs au segment «données» du fil de cuivre, tout en laissant le segment réservé à la voix aux mains de l’opérateur historique, et «le dégroupage total» qui donne accès aux fournisseurs de services à l’intégralité du fil de cuivre leur permettant d’offrir des services voix et données. En Algérie, l’Arpt compte lancer une étude sur le dégroupage, mais cette dernière est plus «prise» par le «service universel».
Que de temps perdu. Normalement aujourd’hui, le marché du mobile est envahi par les MNVO et autres entreprises de services, car en dehors de la régulation, la partie régalienne, la finalité de l’Arpt est de fournir au citoyen protection et meilleurs services aux plus bas prix.