Mahmoud Oubraham, responsable Algérie de Nokia, revient un peu sur l’histoire et parle d’avenir en disant : «Nous sommes présents sur le marché algérien depuis le début du lancement du mobile en Algérie.» Ce qu’il faut noter, c’est que Nokia est surtout connu en Algérie comme étant la première marque de portables qu’un primo usager utilise.
Aujourd’hui, Nokia en Algérie passe à la vitesse supérieure en introduisant sur le marché des produits plus élaborés que ceux déjà disponibles. Avec le N81, l’équipementier suédois essaie d’augmenter son «average price» et de relever un nouveau challenge, qui est le moyen gamme. Cet état de fait fera en sorte qu’il va directement concurrencer les autres équipementiers qui ne «travaillent» pas dans l’entrée de gamme, à savoir Samsung et Sony Ericsson, ce qui est une bonne aubaine pour le client.
«C’est la concurrence qui met un juste prix aux marchandises et qui établit les vrais rapports entre elles», écrivait Montesquieu même si de nos jours, les économistes ne sont pas totalement d’accord avec lui. Néanmoins, les choses ne sont pas fondamentalement différentes.
Pour pouvoir comprendre le marché, il va de soi que nous avons besoin de chiffres mais aussi de données comportementales sur l’usager algérien.
Concernant les chiffres, tous les responsables de Nokia présents n’ont pas voulu les communiquer, arguant du fait que la politique de Nokia est de donner les chiffres mondiaux, même si IDC ou autre JFK donne, moyennant finance, les chiffres par pays des différentes ventes de mobiles. Mais et c’est encore plus compliqué, car chez nous le marché «gris» selon certains et «noir» selon d’autres est très important. Ferhat Khadir, responsable de l’une des plus grandes entreprises de distribution de mobile en Algérie, parle de «50 %». Pour Mahmoud Oubraham, «Nokia n’est aucunement responsable du marché noir en Algérie».
Dans ce domaine, tous les responsables du marché des équipements que nous avons rencontrés s’accordent à dire qu’il existe un marché «gris» dans tous les pays du monde, même s’il est marginal.
Nokia, en mettant sur le marché algérien le N81, s’adresse de facto à un autre marché. Dans ce cadre-là d’ailleurs, l’une des responsables parle de «marché de renouvellement». En effet, l’usager change pratiquement, selon des études comportementales faites en Europe, son téléphone portable tous les 8 mois environ. Et c’est ce que prévoit Nokia.
Dans le monde, Nokia, meilleur élève de la classe, confirme une fois de plus sa suprématie dans le secteur de la téléphonie mobile, notamment grâce à la demande accrue en terminaux dans les pays émergents. Avec une hausse de plus de 50 % des gains par action entre octobre et décembre, le finlandais profite en effet de la forte demande de combinés d’entrée de gamme pour disposer désormais de 40 % de parts de marché des mobiles au niveau mondial.
La Chine et l’Inde sont les pays les plus porteurs pour l’équipementier finlandais, même si sa division multimédia a vu sa marge opérationnelle doubler cette année pour atteindre près de 700 millions d’euros, aidée en cela par «l’effet iPhone». Enfin, le prix moyen (average price) d’un mobile Nokia atteint les 8300 dinars (83 euros).