14 février 2025

Bourse VS R&D

Autant la Bourse est un outil qui permet aux entreprises de se développer en cherchant des ressources financières dans le marché, autant elle peut être un frein au développement de l’entreprise. En effet, les propriétaires, ceux qui possèdent les actions, veulent toujours plus de gains, autrement ils vendent leurs actions. Deux logiques. Pour l’entreprise, il faut maintenir les marges tout en consentant les efforts de recherche & développement qui assureront la croissance future ; pour le propriétaire, il faut que l’action monte.
Le journal américain Financial Times dans ses dernières livraisons vient de se pencher sur les pratiques des grands acteurs des IT dans ce domaine et constate que la préservation de la profitabilité a eu raison, ces derniers temps, des investissements en R&D.
Le profit l’emporte sur la R&D. Et pour étayer ses remarques, le quotidien financier américain montre, avec des chiffres à l’appui, que par exemple HP et IBM ont les chiffres d’affaires les plus élevés, mais que leur budget de R&D n’a augmenté que de moins de 1 % l’an dernier.
Les chiffres parlent encore plus pour Sun Microsystem qui voit son budget R&D diminuer, ce qui est un signe des pressions des propriétaires qui veulent soit augmenter leur profit, soit obliger les entreprises à se recentrer sur un certain nombre de projets ou de lignes de produits prioritaires et à fortes plus-values.
L’analyse de Financial Times montre une tendance qui est partagée par les plus grands groupes de technologie des Etats-Unis, l’année dernière. Pour les chefs des départements de R&D de ces entreprises, la pression exercée pour maintenir la croissance de ventes tout en préservant la rentabilité a signifié un réajustement des priorités de recherches et développement. Conséquence : une diminution des budgets de R&D. Cet état de fait fera en sorte que la R&D s’orientera vers des projets à fort potentiel et laissera sur le carreau des projets ou secteurs où les entreprises ne prévoient pas de retours significatifs rapides. Cet effet pervers, qui est la résultante du système boursier, fera en sorte que la R&D s’orientera vers des projets où les plus-values sont les plus importantes.
Le quotidien américain rapporte l’analyse du cabinet Sanford C Bernstein qui souligne que ce sont les entreprises qui réservent à leur R&D un budget correspondant à un pourcentage de leurs ventes et sur cinq ans qui finissent par en récolter les fruits par des marges plus élevées. En conclusion, l’analyste Richard Keiser de Bernstein dit tout simplement que «la gestion tend à être un meilleur juge de la dépense de R&D que le marché » balayant d’une main ce qu’a fait Wall Street pour ces géants des IT. On passe à autre chose…

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