Dans de récents entretiens avec des représentants d’opérateurs ou d’équipementiers mobiles, on remarque une tendance lourde : le m-paiement ou paiement par mobile. La GSM Association y met du sien voyant par là un important potentiel et de nombreux clients. Dans les pays où la bancarité est petite ou inexistante, le banking mobile permet l’entrée de la population dans le système financier à travers le téléphone mobile. En règle générale, dns ses pays, les transactions d’achats ou de vente sont généralement payées en cash.
Autant les pays du Nord parlent de convergence, de IpTv et autres innovations technologiques, dans les pays du Sud, le mobile devient de facto un porte-monnaie même si les sommes qui «bougent» sont petites.
Si l’on regarde les statistiques, on verra immédiatement que le nombre de banques ou de succursales dans les pays émergents est insignifiant par rapport à la population, alors que les ratios sont sensiblement les mêmes si on jette un coup d’œil sur les opérateurs mobiles et leurs distributeurs. La téléphonie mobile dans les pays émergents a mis en place une infrastructure qui dépasse de loin l’infrastructure bancaire et même, dans certains pays, l’infrastructure institutionnelle.
Alors est-ce une opportunité ? Peut-être que oui. Cependant, il va falloir définir exactement les biens et services qui seront « bancarisables » pour ces nouveaux venus dans le système bancaire du mobile. La banque elle-même devra changer et être plus proche de ses clients, en sachant que ce seront toujours des petites sommes qui vont être transférées.
Mais attention. Il ne faut pas oublier une chose importante : le système bancaire est un système mondial où les transactions sont aujourd’hui numériques, et il ne faudrait pas que le mobile, plus particulièrement à travers le roaming, soit utilisé pour acheter des produits et services ailleurs que dans le pays où l’opérateur a une licence, autrement le M-banking servira les nantis et videra les devises de ses pays.
L’autre secteur qui sera certainement boosté sera les assurances qui voient d’un bon œil venir les m-transactions avec, par exemple, la possibilité de payer grâce à son mobile une assurance-vie ou une assurance ou tout autre service d’assurance…
Depuis qu’un Indien du nom de Muhammad Yunus , qui a d’ailleurs recu un prix nobel pour les micro-credit, a mis en place une banque des pauvres. Le système bancaire international s’est penché sur ce segment de marché qu’il ignorait jusqu’alors, mais les milliards engrangés ont fait saliver l’ensemble des banquiers mais ils ne savaient pas comment toucher ce marché. Le mobile leur donne maintenant cette possibilité, encore faut-il qu’elles (les banques) sachent mettre en place un réseau qui permette de déposer et de retirer de l’argent en utilisant les infrastructures des opérateurs mobiles.
Le prepaid leur offre une solution très pratique. Alors qu’avec la carte de crédit on consomme sans avoir d’argent, avec le mobile prepaid on ne consomme que si on possède de l’argent. Des soucis en moins pour les banques.
Si on fait un de prospective, il semble que pour les dix prochaines années, les opérateurs mobiles seront le fer de lance d’une «bancarisation mondiale » qui va transformer totalement le business dans les pays du Sud. Une autre façon de dire que le monde est devenu un village.