11 septembre 2024

Androïde : Google ouvre les téléphones mobiles

Le géant de la recherche en ligne vient de dévoiler sa plateforme mobile Android. Basée sur un modèle Open Source, elle devrait permettre à Google d’appliquer au monde de la mobilité le modèle publicitaire qui a fait son succès sur le Web. Et que la guerre commence…
Google a fait durer le suspense jusqu’au bout. Après des mois de rumeurs plus ou moins exactes, Google a enfin démenti définitivement l’existence du téléphone portable Google (ou « Gphone »). Mais bien qu’il se refuse à créer son propre téléphone mobile, Google tient à rentrer dans la téléphonie. Et le géant du net en a donc profité pour annoncer une nouvelle alliance, quelques jours après la plate-forme OpenSocial pour les sites communautaires. L’Open Handset Alliance, que l’on peut traduire par « l’alliance pour des combinés ouverts », regroupe différents opérateurs internationaux (Telecom Italia, T-Mobile, Telefonica, NTT Docomo, Sprint…), de nombreux constructeurs de téléphones (HTC, Samsung, LG et Motorola) ou de composants (Intel, Nvidia…) et plusieurs entreprises de logiciels (dont Ebay et évidemment Google). Quelque chose de lourd et qui doit avoir un impact certain, un peu à l’image du GSM Association, le lobbying en moins.
Depuis le début de 2007, les ambitions de Google dans le domaine de la téléphonie mobile n’étaient plus un secret, et les rumeurs allaient bon train depuis un moment déjà. L’annonce d’une plateforme, baptisée Androïd, du nom de la start-up rachetée par Google en 2005, n’a donc pas vraiment étonné les acteurs du marché.
Androïd n’est pas un nouveau système d’exploitation pour mobile, il regroupe des outils de développement et des API (interfaces de programmation), un peu sur le modèle de l’Open Source qui pourrait être enrichi par les développeurs. Gmail, YouTube, Google Agenda, Google Docs figurent parmi les premières applications disponibles pour Androïd qui anticipe déjà les visées de Google : publicité ciblée. En d’autres termes, des publicités devraient être insérées dans les applications pour téléphones portables pour rentabiliser le modèle économique. La confirmation de l’intérêt de Google pour le marché de la mobilité est avant tout un problème de chiffre. 2 milliards de portables dans le monde, cela fait saliver, ce qui n’a pas empêché Google d’aller titiller Symbian, Palm, Microsoft et dernièrement l’iPhone, qui ont chacun un système d’exploitation propriétaire. Mais cette entrée dans le marché des systèmes d’exploitation mobile laisse les analystes sur leur faim. En effet, tout le monde sait que cela n’a pas été une réussite, on compte à peine quelque 12 millions d’utilisateurs de ces systèmes d’exploitation. Réaction immédiate de Steve Ballmer, patron de Microsoft, qui était à Tokyo, estimant que pour le moment, « il ne s’agissait que d’un communiqué de presse ». Selon lui, il est difficile de comparer les deux produits, puisque Androïd ne représente pour le moment « que des mots sur du papier », alors que Wondows Mobile est présent sur 150 types d’appareils et offre par plus d’une centaine d’opérateurs à travers le monde.
D’un autre côté, comment vont réagir les équipementiers, à l’image de Samsung ou de Motorola ou les opérateurs à l’image d’un Vodafone ou d’un Verizon ? En attendant, les développeurs intéressés pourront commencer à programmer Androïd, et les premiers téléphones équipés d’Androïd ne seront, eux, accessibles au grand public qu’en 2008.

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