21 septembre 2024

Pragmatisme

Si l’on croit un certain nombre de rumeurs, il semblerait que l’ONDA – Office national des droits d’auteurs – va taxer les produits Bluetooth. Mais que vient faire là dedans l’ONDA ? Ne serait-ce pas l’Arpt à qui échoie ce genre de taxe ? Si on ajoute la taxe « droit d’auteur » que paient les grossistes sur la musique des portables, que paient déjà en amont les fabricants, avec la nouvelle taxe « bluetooth », l’appareil augmentera de 200 à 800 dinars. Ce qui… va faire le bonheur des «trabendistes » et autres «n’chri trig ».
A croire que tout est fait pour qu’il n’y ait plus de grossistes-importateurs officiels de terminaux mobiles ? Alors que ce créneau peut à lui seul permettre de créer plus de 40 000 emplois, sans oublier la mise en place de laboratoires de test et de maintenance – une autre façon de faire «toucher» du doigt nos techniciens et ingénieurs -, de sociétés de transport, de courtier, de sociétés de vente par correspondance, de contenu et que sais-je encore…
On préfère laisser faire avec tous les maux qui peuvent en découler : déstructurations du marché, marché noir, corruption sans oublier les problèmes de fabrication. Le dernier étant la batterie de Nokia qui surchauffe et «peut exploser» et on ne sait pas s’il y a eu ce cas-là en Algérie.
Faire tarir le trabendo du mobile est pourtant simple. Deux choses à faire. La première et la plus visible consisterait à contrôler les magasins qui vendent ces produits avec des logos d’opérateurs télécoms étrangers. Je ne pense pas qu’on laisserait à Casa, Paris, Tunis ou Madrid un magasin vendre des produits estampillés Mobilis ou Djezzy. Ils protégent leurs marchés car les produits noirs ou plutôt gris vendus en Algérie sont en général des produits qui ont été subventionnés pour leurs marchés. On les engraisse. En effet, les équipementiers investissent un pays selon les ventes qu’ils y font. Zéro vente égal zéro investissement.
En deuxième lieu, il y a lieu de voter un moratoire qui «met en veille» la taxe douanière et la TVA pendant une durée d’une année, 2 ans ou 5 ans. Cela va permettre aux entreprises algériennes de s’organiser et de mieux servir le marché. Mais pas uniquement cela, cela va permettre d’avoir des chiffres réels et cela va faire en sorte que l’équipementier va investir dans la maintenance, la vente, l’avant-vente et le marketing. Aujourd’hui, le plus grand vendeur de produits «bas de gamme» en Algérie ne fait rien, il pousse des cartons à partir de… Casablanca.
Un marché se monnaye, se protège et se vend. Que voit-on aujourd’hui ? Des comptoirs, installés à Dubaï, Marseille ou à Londres qui parlent et s’accapare du marché algérien sans investir un sou et…. beaucoup d’argent qui circulent en sachet noirs.

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