{{Sauvé par le retard}}
« {Quand l’homme aura coupé le dernier arbre, pollué la dernière goutte d’eau, tué le dernier animal et pêché le dernier poisson, alors il se rendra compte que l’argent n’est pas comestible}», proverbe indien.
Sept ans après sa défaite à l’élection présidentielle américaine de 2000, Al Gore reçoit le prix Nobel de la Paix avec le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Cela prend l’apparence d’une revanche sur George Bush, dont la politique en matière d’environnement est critiquée dans le monde entier.
Environnement, nouveau cheval de bataille de tous les Etats du Nord qui voient le monde se « craqueler » et changer de climat et qui voudraient que cela ne change pas. Pendant plus d’un siècle, ces mêmes pays ont détruit, pollué, massacré, tué des régions entières, entraînant des bouleversements dans le climat mondial : tornades, pluies diluviennes, sécheresse…
Ces même pays pensaient que cela n’arrive qu’aux autres, mais en voyant leurs montagnes de moins en moins enneigées, la sonnette d’alarme a été déclenchée… mondialement.
D’abord par l’ONU à Johannesburg, en Afrique du Sud, lors du sommet mondial pour le développement durable qui s’est tenu du 26 août au 4 septembre 2002 suivi par des déclarations ici et là. Et pour toucher les entreprises, les ONG ont pris le relais en classifiant les entreprises « les plus vertes » dans leurs processus de fabrication. Entre-temps, en Afrique et en Asie, on continue à déverser des tonnes de matériels informatiques hautement toxiques. En effet, une étude sur les impacts de l’informatique sur l’environnement vient d’être publiée par l’Université des Nations unies, située à Tokyo. Elle souligne qu’un ordinateur ne pollue pas seulement lorsqu’il arrive en fin de vie, mais déjà à sa naissance. Les chiffres font froid dans le dos : fabriquer un PC nécessite 240 kg de combustible fossile, 22 kg de produits chimiques divers et… 1,5 tonne d’eau !
Ayant compris cela, les pays du Nord vont faire en sorte que ce soit « tout le monde » qui y contribue ou y contribuera. Très bien, alors pourquoi ne pas trouver un financement qui consistera en un « petit » pourcentage prélevé pour tout transfert électronique dans le monde ?
Et pour une seconde fois après les virus destructeurs, ce qui nous sauve, c’est notre «retard » technologique : peu ou pas d’infrastructures digitales, très peu d’utilisation de l’informatique, pas de systèmes d’information…
{Abderrafiq Khenifsa}