Notre interlocuteur signale aussi que « l’Institut national de l’électronique (Inelec) qui se trouve sur le territoire de cette wilaya est le seul en Algérie à assurer des formations en anglais dans les domaines de l’informatique, de l’électronique et des télécommunications. Un grand nombre de cadres travaillant actuellement pour les opérateurs de téléphonie mobile opérant en Algérie ont été formés dans cet institut ».
Les défenseurs de l’idée selon laquelle Boumerdès devrait passer du statut de ville universitaire à celui de véritable technopole attirent l’attention sur le fait que différentes institutions accordent déjà un intérêt particulier à cette ville. « A titre d’exemple, la société Sonatrach y a installé le nœud central de son réseau informatique en plus d’un centre de recherche. D’un autre côté, Boumerdès a joué le rôle de ville pilote aux côté d’Alger lors du lancement de différents produits tels que l’ADSL ou encore le réseau GSM », nous dit-on.
De plus, la proximité de cette wilaya de trois zones industrielles, en l’occurrence celles de Rouiba, Réghaïa et Oued Smar, mais aussi de l’aéroport Houari Boumediene est un atout supplémentaire.
« La wilaya de Boumerdès disposent également d’assiettes de terrains permettant de réaliser de nombreuses infrastructures susceptibles d’en faire une véritable technopole », nous dit-on encore. Et il en faudrait plus, comme la formation. L’idée est de créer ou de susciter la création de « site à former », un peu sur le modèle indien, lié aux activités de développement et de formation dans le domaine des technologies de l’information. Le principe serait de développer de nouveaux produits de formation pour développeur mais aussi de proposer des formations qualifiantes au profit de cadres travaillant dans d’autres entreprises.
{{Désertion inquiétante}}
La ville du Rocher noir n’échappe pas aux problèmes auxquels sont confrontées toutes les villes d’Algérie. En effet, avec un potentiel énorme, Boumerdès n’a pas réussi à se hisser au rang de ville technologique. Elle souffre du problème de désertion des cadres qui préfèrent travailler à Alger, distante de 50 km. L’autre constat est le fait qu’il y a très peu de création d’entreprises IT à Boumerdès et même celles qui ont été créées dans cette ville préfèrent rejoindre Alger pour ouvrir boutique.
« Malgré son potentiel, Boumerdès est aujourd’hui écrasée par Alger. Certaines entreprises qui ont baissé rideau préfèrent s’installer dans la capitale où le marché est plus dynamique. D’autre part, celles qui se trouvent encore à Boumerdès sont obligées d’ouvrir une représentation à Alger. « Nous avons l’impression ici que si nous ne sommes pas présents physiquement à Alger, nous ne travaillons pas comme il le faut », déplore un responsable de IT Algeria, vidant encore le «Rocher noir » de ses capacités. Il est important de signaler, par ailleurs, que le fait que les entreprises de Boumerdès regardent dans la direction de la capitale a un impact direct sur la condition actuelle de leur ville. Celle-ci ne peut, en effet, devenir une technopole par une simple volonté politique. Les villes technologiques ont été d’abord l’œuvre des entreprises et des investisseurs, les autorités n’ont fait que suivre le cours naturel des événements en balisant, en régulant et en donnant davantage de moyens aux investisseurs et aux entreprises.