Les cybercafés de cette ville souffrent manifestement de nombreux problèmes, ce qui a fait que beaucoup d’entre eux ont baissé rideau. Une réalité que nous avons constatée par nous-mêmes, puisqu’il nous a été difficile de trouver des cybercafés ouverts au centre-ville. La ville des Hammadites est loin d’être ce genre de ville où l’on peut se connecter à tous les coins de rue.
Interrogé à ce sujet, le gérant d’un cybercafé nous informe que durant une certaine période, de nombreux propriétaires ont décidé de changer d’activité en raison, notamment, des charges financières liées à ce genre d’activité. « Ce n’est que dernièrement que certains établissements ont été ouverts, mais cela ne change pas grand-chose au fait que ce type d’investissement reste des plus prohibitifs, en raison de la cherté des locaux mais aussi des tarifs imposés par les fournisseurs de services Internet », précise le gérant, qui ajoute que pratiquement tous les cybercafés de la ville proposent d’autres services qu’Internet afin d’équilibrer leurs finances. « Personnellement, je répare des ordinateurs en plus de certains autres services que j’offre aux clients. C’est le cas pour beaucoup d’autres propriétaires de cybercafés », ajoute notre interlocuteur.
Toutefois, la cherté de la location et les tarifs des services Internet ne suffisent pas, à eux seuls, à expliquer le marasme que vivent les établissements de Béjaïa qui sont désormais contraints à offrir une multitude de services pour leurs clients afin de survivre. Dans de nombreuses autres villes du pays, les cybercafés parviennent à fonctionner en dépit des charges financières qui leur sont imposées. Ce qui est important à savoir dans le cas de la ville de Béjaïa, c’est le fait que les internautes sont assez rares au niveau des cybercafés, ce qui fait que les entrées financières sont relativement réduites. Renseignement pris, nous avons justement été informés que de plus en plus de foyers possèdent des connexions ADSL, ce qui a eu un impact direct sur l’activité des cybercafés dans la ville de Béjaïa. Nous avons également appris que les déconnexions ne sont pas rares au niveau des cybercafés de la ville. Dans certains cas, les déconnexions durent, nous dit-on, toute une journée. Ces déconnexions sont, faut-il le noter, très décourageantes pour les internautes. « Les gens préfèrent avoir Internet chez eux plutôt que d’aller dans des cybercafés, ce qui explique que ces établissements n’offrent désormais leurs services qu’à quelques clients. Le nombre peu élevé de clients rend les choses très difficiles pour les propriétaires de cybercafés qui ne parviennent pas à amortir leurs investissements », nous explique-t-on.
Le fait que les particuliers soient très nombreux à se connecter chez eux, en plus des autres difficultés auxquelles font face les cybercafés de la ville font que les professionnels des services Internet se trouvent aujourd’hui dans une situation des plus difficiles.
Certains d’entre eux envisagent, nous dit-on, de faire part de leurs préoccupations à leurs fournisseurs de services Internet afin de trouver une nouvelle formule leur permettant de réduire leurs pertes, mais rien n’est sûr pour l’heure.