{{ {IT MAG} : Pouvez-vous nous donner une idée sur votre parcours universitaire et les postes que vous avez occupés avant d’être à la tête de l’Institut national d’informatique (INI) ?}}
J’ai été recrutée après cela à l’USTHB comme maître assistante en 1984 puis comme chargée de cours en 1987. De 1988 à 1992, j’ai préparé ma thèse de doctorat d’Etat à l’université Paris 6, qui est d’une grande notoriété. J’ai soutenu ma thèse en 1993 à l’USTHB au sein de laquelle j’ai exercé ma fonction en qualité de maître de conférences à partir de cette même année. A partir de 1999, j’ai occupé le poste de professeur au sein de la même université.
J’ai enseigné pendant longtemps l’architecture des ordinateurs, la compilation des langages informatiques, les systèmes d’exploitation et l’intelligence artificielle en Algérie, à l’USTHB et à l’INI, mais également à l’EPITA (école d’ingénieurs à Paris), à Paris 2, à Paris 13, à Toulouse 1 en qualité de professeur invité.
Par ailleurs, j’ai encadré plus de 60 étudiants ingénieurs lors de leurs projets de fin d’études, plus de 25 magisters, 3 doctorats d’Etat et 2 doctorats nouveau régime. Comme j’ai participé dans plusieurs jurys de soutenance de doctorat en Algérie et en France.
J’ai également dirigé des équipes de recherche dans le cadre de projets de coopération mixte algéro-française, en l’occurrence, CMEP, CNRS.
Une fois mes études doctorales terminées et en parallèle avec ma fonction d’enseignant chercheur, j’ai occupé des postes de responsabilité. J’ai été directrice de l’Institut d’informatique de l’USTHB de 1995 à 1998, directrice du Laboratoire de recherche en intelligence artificielle (LRIA) de 2000 à aujourd’hui, puis directrice générale de l’Institut national de formation en informatique (INI) de 2003 à aujourd’hui.
{{Vous êtes auteur de plusieurs publications techniques. Pouvez-vous nous en parler ?}}
Mes publications pédagogiques consistent en deux ouvrages édités par l’OPU et qui s’intitulent comme suit : « Compilation : cours et exercices », en 1998, et « Introduction à l’architecture des ordinateurs », en 2005.
Sur le plan de la recherche, j’ai plus d’une centaine de publications : 18 dans des revues de renommée internationale, 75 dans les actes de conférences internationales qui ont eu lieu en Europe, aux USA, en Asie et en Afrique. J’ai également 10 publications dans les actes de conférences nationales et 5 communications internationales.
Beaucoup de publications algériennes existent dans les bibliothèques des pays étrangers et sont considérées comme des références dans les travaux des chercheurs étrangers.
{{Vous vous intéressez particulièrement au domaine de l’intelligence artificielle. Où en sommes-nous actuellement en Algérie et quelles sont les applications possibles de cette discipline scientifique ?}}
L’intelligence artificielle est un axe de recherche très passionnant. Il a suscité l’intérêt des chercheurs depuis plus de 3 décennies, et les résultats de ces recherches sont très probants. C’est une discipline qui a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années car elle dispose d’un nombre très important d’applications industrielles dans quasiment tous les domaines. Nous sommes passés de l’intelligence artificielle symbolique à la technologie des agents intelligents en peu de temps. Un agent intelligent est un programme informatique doté d’intelligence et caractérisé par son autonomie vis-à-vis de l’intervention humaine, comme il peut avoir des capacités de mobilité à travers un réseau. Au sein du laboratoire LRIA, que je dirige, les équipes de recherche ont acquis un savoir très important en matière de résolution intelligente de problèmes complexes. Une production scientifique abondante peut en témoigner. Malheureusement, tous les travaux menés n’ont pu être valorisés malgré les nombreuses applications possibles au secteur socioéconomique, le lien entreprise-université faisant défaut.
{{L’an dernier l’INI avait mis au point le logiciel de gestion des inscriptions du baccalauréat. Avez-vous réalisé d’autres logiciels susceptibles d’être utilisés par le grand public ? Pouvez-vous nous donner également une idée sur les travaux devant être réalisés par les équipes de l’INI ?}}
Au niveau de l’Institut national d’informatique, plusieurs opérations de modernisation ont été entreprises. Le développement du logiciel est au cœur de nos préoccupations. Ainsi, nous avons développé en plus des logiciels de pré inscription en ligne, d’orientation et d’inscription et de recours en ligne, un logiciel d’affectation des nouveaux bacheliers dans les résidences universitaires, un logiciel pour la gestion de la scolarité, un logiciel de gestion électronique des documents et un campus numérique…
{{Votre institut entretient-il des contacts avec le monde de l’industrie ou un quelconque autre secteur d’activité ?}}
Un service a été créé depuis deux années avec pour mission de faire de l’INI un institut proche des entreprises. Je suis satisfaite des résultats du travail qui a été fait et qui nous a permis de signer des conventions avec des partenaires industriels. Pour le moment, le partenariat se limite à la formation continue et au placement des étudiants stagiaires en entreprise. Dans un futur proche, nous envisageons de collaborer dans le domaine de la recherche.
{{Beaucoup d’ingénieurs formés par votre institut ont fait leurs carrières professionnelles respectives à l’étranger. Entretenez-vous des contacts avec certains d’entre eux et quel est, de votre point de vue, le meilleur moyen de tirer profit de ces compétences ?}}
Une association des anciens diplômés de l’INI existe depuis trois ans. Son rôle est de participer au rapprochement de l’institut du secteur industriel. Au passage, permettez-moi de remercier tous ceux qui essaient de contribuer dans cette action. Pour le moment, il y a peu de contacts avec ceux qui sont établis à l’étranger. Nous nous attelons à faire appel à eux dans le cadre de notre école doctorale pour intervenir dans les enseignements dispensés mais également dans les jurys de soutenance de doctorat.