si nous jetons un coup d’œil sur le site de l’Arpt, site qui doit être actualisé, nous remarquons dans la catégorie « opérateur », l’absence d’Algerian Energy Telecom Company – AETC-. Est-ce un oubli ou un manque d’information, d’autant plus qu’AETC a obtenu une autorisation. Mais alors qui est AETC ? Algerian Energy Telecom Company est avant tout un opérateur télécommunication, dont le capital est partagé à moitié entre Sonatrach et Sonelgaz. Le capital de la société de télécommunication a été arrêté à 200 millions de dinars. Elle sera dirigée par un conseil d’administration composé de cadres des compagnies Sonatrach et Sonelgaz, et dont le siège social sera à Alger. La signature du protocole d’accord et des statuts de la nouvelle société a eu lieu au siège de la compagnie pétrolière nationale, en présence du ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil. Les documents relatifs à la création de la société ont été signés entre le PDG de Sonatrach, M. Mohamed Meziane, et le PDG de Sonelgaz, M. Noredinne Boutarfa.
Sonatrach, dont le core business est associé au pétrole, c’est 90 % des rentrées de devises de notre pays. Sonelgaz, l’autre mastodonte, est une entreprise publique produisant et vendant l’électricité et le gaz naturel, mais qui va avoir dans le futur une forte concurrence sur son terrain, d’ailleurs une autorité de régulation a été installée à cet égard. Dans d’autres pays, le marché de l’électricité a été ouvert et indubitablement cela arrivera à Alger. Sans nul doute.
Deux mastodontes qui s’associent dans le domaine des télécoms en 2007 au moment où le marché du mobile pour la voix est presque saturé même s’il reste encore de la place. Reste alors le fixe, et ce que dit Noredinne Bouterfa, PDG de Sonelgaz lors de la signature, montre le chemin. « Le réseau évoluera à raison de 2000 à 3000 km par an, même si aujourd’hui nous avons quelque 20 000 km de fibres optiques disponibles », dont plus des 2/3 sont en multinodes et installés le long des pipelines. Pour Mohamed Meziane, PDG de Sonatrach, ce partenariat va permettre à Sonatrach d’entrer dans une stratégie de diversification de ses portefeuilles. Opérateur spécialisé sur le marché des entreprises, sans nul doute AETC apportera des solutions globales pour que l’entreprise communique facilement. Un autre métier est en train de naître.
Mais, et il y a toujours un mais. Un opérateur aujourd’hui se doit d’être fixe et mobile, d’autant plus que nous avons besoin d’un autre opérateur dans le fixe, même si Lacom est sur le marché algérien et n’a pas encore donné ce qu’il fallait qu’il donne et… pourquoi pas par la suite « acheter » un opérateur mobile. Et d’une pierre deux coups : faire la pression sur les opérateurs mobile et fixe et mettre en place « un vrai opérateur télécom » avec une infrastructure qui en ferait pâlir plus d’un.
A la première hypothèse, c’est-à-dire toucher le domaine du mobile, il est juteux et « facile » à monter d’autant plus qu’il va y avoir une quatrième licence de type 3G qui sera prochainement mise en vente, selon M Haïchour, ministre des PTIC. Et qui dit 3G parle de 2.5 G plus d’autres services.
Autrement, AETC serait le premier MVNO algérien. Un opérateur de réseau mobile virtuel, également connu sous le sigle MVNO pour l’anglais Mobile Virtual Network Operators, est un opérateur de téléphonie mobile qui, ne possédant pas de concession de spectre de fréquences ni d’infrastructures de réseau propres, contracte des accords avec les opérateurs mobiles traditionnels pour leur acheter un forfait d’utilisation et le revendre sous sa propre marque à ses clients. Et cela ouvrira alors le marché des télécoms et bien sûr la convergence.
Mais quand on entend les déclarations des deux PDG qui parlent de Data et uniquement de Data, cela voudrait dire qu’il y a, aujourd’hui, un besoin énorme en Data. Peut-être, mais on ne le voit pas. Si c’est pour les CCP, cela ne vaudrait pas la peine. Par contre, pour les deux mastodontes, oui, eux « font bouger » beaucoup de Data.
De facro, donc, les services de AETC cibleront les entreprises, les administrations et les collectivités locales. Un segment sur lequel l’opérateur peut compter sur au moins 10 000 clients et de bons clients. Les propriétaires de l’opérateur télécom AETC ne souhaitent pas, pour le moment, donner une date de lancement de AETC, encore moins de détailler la nature de leurs offres, mais ils affirment que sa diversification répond à une demande pour l’ensemble des services de communications fixes, Internet, données et mobiles.