14 janvier 2025

Entre rumeur et paranoïa

Un citoyen accosté par un agent de l’ordre public, un téléphone portable passé au peigne fin, à la recherche de photos ou de vidéos à caractère illicite, et une suspicion généralisée enfantée par l’imaginaire collectif. Ce sont ici les ingrédients qui ont constitué le lit d’une rumeur qui s’en est allée alimenter les débats et nourrir les certitudes acquises, à tort d’ailleurs, l’espace de quelques jours. Le propos s’échangeait «volontiers» sur le cas de policiers affairés à «perquisitionner» les téléphones cellulaires de passants dont les fichiers vidéo et photo étaient examinés, auquel faisait écho la crainte d’une liberté individuelle mise à mal. Au hasard d’une rencontre, un Algérois nous a relaté son témoignage et nous avait affirmé qu’«effectivement», des policiers l’ont approché et lui ont demandé à ce qu’il leur présente son téléphone mobile. «L’agent de sûreté a pris mon téléphone et vérifié son contenu multimédia. Il a visionné les fichiers qui y étaient stockés puis me l’a rendu. Sans plus», raconte-t-il.
Approchée, la Direction générale de la Sûreté nationale a vite fait de couper court à ce qu’elle considère comme une «rumeur». Selon une source autorisée de la DGSN, «en aucun cas un agent de l’ordre public ne peut solliciter de quiconque de lui remettre son téléphone mobile pour y voir le contenu», rassure-t-elle. «Les cas concrets que certains ont dû constater ou dont ils ont été les témoins relèvent d’enquêtes commandées par le parquet suite à des plaintes qui ont été déposées pour harcèlement ou actes répréhensibles en ce sens», poursuit-elle. D’après notre source, «il s’agit d’enquêtes ciblées lancées par nos structures et habillées de l’ancrage juridique nécessaire pour ce faire».
Fruit d’un usage perverti et malsain de téléphones dotés d’appareils photos, Bluetooth et autres éléments de transfert en prime, les situations d’abus ou de chantage par la «photo ou la vidéo» dont se redent coupables certains à l’égard de leurs partenaires se font de plus en plus récurrentes et surtout difficiles à endiguer. Internet n’est pas fait pour arranger les choses pour ce qu’il participe à «aggraver» une audience dont se passeraient et victimes et parents de victimes. Affaire classée !

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