19 janvier 2025

Une mise à niveau… prohibitive

La mise à niveau des entreprises algériennes ou, à tout le moins leur modernisation, semble être un pari difficile à tenir. Ni la volonté ni les compétences ne font défaut à un grand nombre d’entreprises algériennes pour devenir de véritables entités économiques compétitives et aptes à faire face aux nouveaux défis que leur impose la réalité du terrain. Pourtant, cela ne semble pas suffisant. Un certain nombre d’obstacles se dressent aujourd’hui face aux meilleures volontés.
S’il est très peu ressenti par les grandes entreprises, le coût de la mise à niveau reste prohibitif pour un grand nombre de PME qui survivent déjà difficilement en raison particulièrement de la rareté des crédits bancaires. Un problème qui, d’après certains experts, menace déjà l’existence de certaines de ces PME. Le programme public de mise à niveau des entreprises algériennes est, en dépit de la bonne volonté de ses initiateurs, handicapé par les lenteurs bureaucratiques qui pénalisent les entreprises candidates et, par là même, bloquent de manière dangereuse le développement du secteur économique de manière générale. Il va sans dire que ce blocage fragilise les acteurs économiques qui, d’ici peu, devront faire face à des sociétés étrangères hyper équipées en moyens technologiques et qui ne feront qu’une bouchée de concurrents locaux qui seront appelés à défendre leur position même s’ils ont une révolution de retard. Les entreprises qui désirent se moderniser sans compter sur l’aide de l’Etat afin d’éviter de se perdre dans des dédales bureaucratiques sans fin ne sont pas mieux loties car elles devront prendre en charge, à elles seules, les frais d’une coûteuse mise à niveau. Un investissement lourd et qui ne pourra pas forcément être amorti rapidement.
Dans la plupart des cas, l’acquisition d’un simple logiciel de gestion est accompagné de frais obligatoires de maintenance censés être payés annuellement même si le produit acheté présente rarement des dysfonctionnements. Des frais supplémentaires dont les entreprises se passeraient bien, à la faveur de l’intervention de l’Etat pour faciliter l’acquisition de moyens technologiques, en particulier aux entreprises les plus exposées à la menace de la concurrence étrangère. La clé du problème semble être détenue par les pouvoirs publics dont l’intervention ne devrait pas être rigide et minée par le «bug» de la bureaucratie. La volonté de moderniser le secteur économique existe aussi bien du côté de l’Etat que de celui des entreprises. Seules les méthodes utilisées paraissent caduques. Des méthodes qui semblent, elles aussi, avoir besoin d’être… modernisées.

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