La 7e Journée africaine de la technologie et de la propriété intellectuelle, tenue à Alger le 12 septembre dernier, a laissé sur leur faim ceux qui s’attendaient à un grand remède pour un grand mal qu’est l’usage illicite de «l’usufruit d’autrui», selon l’expression de l’artiste Saïd Hilmi. Si le consensus avait été atteint quant au besoin d’encourager l’innovation au niveau africain et de protéger le créateur issu de cette même partie géographique, il s’était avéré qu’«aucun projet mutuel entre les parties n’existe ni même un programme international destiné aux pays sous-développés».
Cette problématique a eu moins le mérite d’avoir été posée en attendant de mettre «les jalons d’une culture de respect de la propriété intellectuelle qui reposerait sur la concertation entre les parties impliquées et l’élaboration d’une politique, d’un plan ou d’une stratégie pour le continent africain capable de sensibiliser et de vulgariser les populations». A l’unisson, c’est ce qui résume le plus les interventions des directrices de l’INAPI et du Bureau du développement économique pour les pays arabes (OMPI).
Pour le ministère de la Culture, représenté par son secrétaire général, à défaut de la ministre elle-même, bien que prévue dans l’agenda, la «coopération commence au niveau national en révisant d’abord le cadre législatif régissant le respect de la propriété industrielle et intellectuelle». Et, depuis 2004, la pleine mesure a été donnée à lutte contre le piratage informatique à travers un programme d’aide, «pour sortir avec une stratégie», dit-on, mettant à contribution les Etats-Unis, la Belgique, la France et le Canada.
Pour l?industrie, dont le secteur avait été représenté par son secrétaire général, en l’absence du ministre lui aussi, voit plus grand et annonce l’existence d’un programme de mise à niveau qui s’étend jusqu’à 2010. «Un plan total et complémentaire existe afin de valoriser la recherche technologique, qui sera dévolue aux technopoles, en premier celui de Sidi Abdallah. Aussi, il est nécessaire de mettre au diapason les entreprises algériennes par les technologies de l’information et de la communication et de protéger contre la contrefaçon tout ce qui pourrait en sortir comme création innovante». Et de poursuivre : «Des organismes d’accréditation seront créés qui auront pour tâche d’inspecter et d’évaluer le travail fait autour des technologies. Une ??maison de la qualité » viendra renforcer les programmes d’innovation pour faire valoir l’effort de recherche et de création».
A retenir que peu de choses avaient été dites quant au respect de l’«originalité» dans la production logicielle, et encore moins sur la manière d’inciter les populations à recourir à la licence d’origine. Celle-ci s’en défendra, peut-être pas à tort d’ailleurs, en dénonçant une politique de prix rédhibitoire appliquée sur les logiciels d’origine, en déphasage avec le pouvoir d’achat des «pirates malgré eux». Probablement le plus attendu, l’exposé du directeur général de l’ONDA, M. Hakim Taoussar, semblait faire «pâle figure», en omettant de rendre compte à l’assistance les grandes lignes arrêtées pour la lutte contre le piratage informatique avec BSA, organisation avec laquelle un accord de partenariat avait été conclu. Pour le moment, tout porte à croire que c’est l’intention qui compte.