Née à la faveur de la l’assemblée générale de l’entreprise mère Algérie Télécom, tenue le 29 juillet 2006, Algérie Télécom Satellite a reçu le «cachet officiel» qui lui manquait pour voler de ses propres ailes en tant qu’entité possédant sa propre autonomie. C’est le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, M. Boudjema Haïchour, qui, au cours d’une cérémonie organisée le 9 septembre dernier, a donné le «la» en installant à la tête de ATS M. Mahieddine Maache, l’un des premiers ingénieurs sortis de l’école polytechnique et cumulant 32 ans d’expérience dans le secteur des télécoms et des technologies, notamment spatiales. Auparavant, le ministre avait procédé, dans la matinée de cette même journée, à l’inspection du noyau central (hub) d’ATS, situé à Lakhdaria, dans la wilaya de Bouira, occasion pour lui de se rappeler au bon souvenir des années 1970 quand le gouvernement de l’époque avait investi dans les technologies spatiales. Il en est toujours autant, principalement à partir de 2000, car, affirme le ministre, «les technologies spatiales revêtent une importance toute particulière et sont considérées comme une priorité du gouvernement». Si, en 1975, l’Algérie était doté de 47 stations terriennes situées dans le Sud, 2002 assistera à l’intégration d’Arabsat pour la réception terrienne et Inmarsat qui couvre les côtes nationales. A propos des stations vSat, ATS en dispose de 600 qui sont en exploitation, de 940 en train d’être configurées et de 690 en cours d’installation. ATS, c’est également un effectif de 130 personnes et un chiffre d’affaires de 1,85 milliards de dinars en 2005 contre une prévision de 2,80 milliards cette année. Elle comprend sept directions régionales qui vendent et intègrent les solutions satellitaires aussi bien pour les grandes compagnies, les banques, qu’aux cybercafés, au nombre d’une quarantaine qui recourent déjà à ses prestations. Son portefeuille d’offres est composé du DVB-RCS, d’iDirect et du SCPC (vSat symétrique). De même, sa «constellation» s’interconnecte avec les plates-formes Domsat, Teleglobe, Arabsat, Intelsat pour couvrir entièrement le globe terrestre. Classée au 9e rang des distributeurs de Thuraya, avec un ARPU de 25 dollars pour un total de 1 134 clients, la plupart abonnés au postpayé, ATS concentre ses efforts sur le secteur bancaire afin de lui fournir le back-up (le secours) dont il a besoin en soutien à la solution déjà existante et qui, en cas d’incident, prendra le relais de façon instantanée (voir IT Mag n° 95). Elle aura à intervenir également dans les zones enclavées et recluses, où les reliefs empêchent toute pénétration d’équipements d’envergure, et réduire ainsi l’enclavement des régions rurales et désertiques. Même la navigation GPS est prise en compte et fait partie du catalogue commercial d’ATS.
En outre, au cours de cette même rencontre, le ministre rappellera le rôle joué par l’Algérie dans l’Organisation de l’Unité africaine et son engagement, en tant qu’actionnaire, dans la construction et le lancement de Rascom, satellite dont sera équipé l’Afrique «pour garantir les communications rurales du continent et leur écoulement sans transit». Pour ce qui est de l’Algérie, le ministre ne manquera pas de souligner le lancement par l’Agence algérienne spatiale (ASAL), en 2002, du premier satellite d’observation de la Terre Alsat-1, qui sera secondé par Alsat-2A, en cours de construction, et Alsat-2B, qui, lui, sera conçu et fabriqué en Algérie par une unité de fabrication de petits satellites. Et avant 2009, un satellite de télécommunications, Alcom-Sat 1, sera mis en orbite et viendra renforcer une flotte déjà non négligeable.-