Les 57 APC de la capitale ne semblent pas s’être investies de la façon la plus totale en matière d’informatisation, même si des actions ont déjà été entreprises dans ce sens. Des actions qui témoignent de la volonté de certaines communes d’être à la page mais qui restent toutefois insuffisantes eu égard aux données actuelles.
D’après des sources proches de l’administration de la wilaya d’Alger, la majorité des municipalités de la capitale ont opté pour la gestion informatique de l’état civil. «Depuis l’année 2000, de nombreuses APC ont informatisé leur administration de façon plus ou moins effective», informent nos sources qui précisent, au passage, que «dans chaque commune, il existe neuf directions. Celles-ci sont toutes informatisées mais sans qu’elles soient reliées entre elles en réseau».
Cette dernière remarque est également valable pour les APC elles-mêmes qui ne peuvent, en réalité, échanger des informations entre elles ou avec d’autres administrations. Pour nos sources, ce constat mérite le détour, puisque l’absence de réseau informatique reliant à la fois les directions et les communes entre elles génère de nombreux problèmes. «L’absence d’un réseau fiable a un impact direct sur les décisions devant être prises par telle ou telle APC, notamment en ce qui concerne la réalisation de projets d’utilité publique car les administrations ne peuvent disposer des informations nécessaires pour prendre les bonnes décisions au moment voulu», assurent nos sources. Celles-ci attirent l’attention sur un problème encore plus épineux. «Aujourd’hui, les communes de la capitale ne disposent pas d’archives informatisées, notamment en ce qui concerne les marchés publics, les projets réalisés ainsi qu’un certain nombre de graphiques», soulignent nos sources qui affirment que «l’absence d’archives informatisées pourrait s’avérer plus problématique que l’absence de coordination entre les directions à travers un réseau informatique, puisque les différentes APC ne disposent pas d’informations précises sur les projets réalisés ou la situation d’un chantier donné, entre autres».
L’absence d’archives informatisées et précises fait que les APC courent le risque de lancer des projets sans avoir des données fiables sur les espaces exploités, «ce qui pourrait être à l’origine de pertes financières ou pourrait même représenter un danger sur les intervenants au niveau des chantiers», indiquent nos sources. Les pertes financières sont bien souvent dues aux retards liés au manque d’informations en rapport avec les espaces à exploiter. Un manque d’informations qui pourrait également représenter des risques lorsqu’il s’agit, par exemple, de chantiers traversés par des conduites de gaz ou autres installations à risques.
On nous informe en outre que le ministre des Finances a déclaré, il y a quelque temps, que les projets lancés çà et là dans la capitale étaient gérés «de façon immature», en raison vraisemblablement des pertes financières constatées lors de la réalisation de ces projets.
«L’informatisation des archives serait une très bonne solution pour éviter ces pertes, car les intervenants auront une meilleure visibilité sur le terrain», supposent nos sources qui ajoutent que «les archives relatives aux textes de lois et autres circulaires émanant de la tutelle ne sont pas non plus informatisées, ce qui représente un inconvénient supplémentaire empêchant le bon fonctionnement des communes de la capitale».