Considéré comme une première en Algérie, le nouveau procédé de pré-inscription et d’inscription en ligne à l’université, qui englobe toutes les étapes classiques y afférentes, a ravi les bacheliers, mais pas autant que ses concepteurs. Rencontré à l’Institut national de formation en informatique (INI), Mme Drias Habiba et M. M’hamed Mosteghanemi, respectivement directrice générale de l’établissement et professeur spécialisé dans les réseaux et les systèmes d’exploitation, nous ont relaté la genèse de cette initiative et dévoilé les coulisses des inscriptions et recours en ligne. En fait, une phase pilote a précédé la généralisation de ce procédé à l’ensemble des points académiques du pays en 2005, où avait été décidé, en concertation avec l’INI et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de lancer un essai grandeur nature avec la précaution de garder l’ancien système, au cas où !
Tentative concluante puisque sur un total de 150 000 bacheliers, 63 000 ont recouru la pré-inscription à travers Internet, ce qui représentait 43% de la future population estudiantine. «C’est la raison pour laquelle nous avons rempilé cette année à un échelon plus important. Nous n’avons rencontré aucun problème de connexion et je considère qu’il s’agit là d’une première réussie», se réjouit Mme Drias. Relayée par M. Mosteghanemi qui explique que ce projet «a nécessité beaucoup de compétences que nous avons canalisées autour d’une équipe de 7 personnes, entre écriture du programme, phase de mise en ligne, etc.».
Derrière l’écran d’ordinateur devant lequel le bachelier s’affaire à s’inscrire, c’est un logiciel développé par deux étudiants ingénieurs de l’INI, dans le cadre de leur projet de fin d’étude encadré par Mme Drias, déjà prêt en mai dernier, qui permettait le traitement de milliers de requêtes quotidiennement avec un temps de réponse de quelques secondes seulement, suivant un échantillonnage et une répartition des étudiants selon le profil, les notes et la situation géographique de chacun et ce, suivant ce qui a été établi au plus haut niveau, c’est-à-dire en se référant à la circulaire du ministère en charge de l’enseignement supérieur qui établit l’orientation pédagogique des futurs étudiants. Ces derniers devaient remplir une fiche de v?ux en ligne qui déroulait les filières existantes, après avoir précédemment renseigné leurs identités avec le numéro d’inscription et un mot de passe remis à la réception des attestations de réussite. Une fois la réponse obtenue, ou bien le bachelier effectue un recours s’il n’est pas satisfait, ou bien il s’inscrit définitivement puis ira récupérer sa carte d’étudiant directement à l’établissement de son choix muni de son dossier et de son formulaire imprimé vu qu’il est autorisé à le faire.
M. Mosteghanemi précisera cependant que les données envoyées le sont en double car une entité arrive dans les servers pour traitement et une autre constitue une sauvegarde qui servirait à une corroboration dans le cas d’un litige apparent. Aussi, toutes les informations canalisées dans de très gros servers sont répliquées en local et à distance. Autrement dit, les formulaires remplis arrivent simultanément dans 3 endroits différents et ce, pour éviter toute panne et avoir une issue de secours réactive à tout incident majeur. En fait, le traitement des données une fois collectées se fait automatiquement de même que la répartition pédagogique de chaque titulaire du bac. C’est une opération de «matching» (correspondance) qui met en confrontation les résultats obtenus, le choix effectué avec les éléments de la circulaire ministérielle et selon les places disponibles dans les universités. Pour les recours, une simulation est faire à l’INI et d’après le résultat obtenu, celle-ci est avalisée avec le directeur de la planification, en veillant à respecter le choix du bachelier et surtout à ne pas trop l’éloigner de son lieu de résidence. D’autre part, selon les chiffres que l’INI nous a communiqués, c’est une moyenne de comprise entre 20 000 et 70 000 e-mails de pré-inscription reçus par jour. Rien que pour le 24 juillet dernier, ce sont 40 000 requêtes simultanées qui ont été enregistrées. Rappelons que l’opération de pré-inscription a débuté le 10 pour se terminer le 21 juillet mais une prolongation «salutaire» jusqu’au 31 juillet est venue rassurer les bacheliers retardataires. Au total donc, ce sont 306 765 pré-inscriptions qui ont été effectuées jusqu’à la date du 21 juillet, sachant que pour certains, l’opération a été faite deux fois, généralement dû à une hésitation ou un problème technique qu’aura rencontré le concerné. Sur un total de 217 005 opérations en ligne, 1,78% seulement ont représenté des recours, ce qui dénote l’efficacité d’un procédé appelé à évoluer, notamment vers une version Wap, pressentie pour l’année prochaine. Enfin, il y a lieu de signaler que le système en entier repose sur une architecture libre (Open Source), sans doute pour sa réputation en matière de stabilité et de sécurisation des données, qui, elles, ont transité sur une bande passante de 34 mégas pourvue par Algérie Télécoms, en plus de 8 autres mégas réservés au secours de la plate-forme en cas de pépin.