Mais avant d’aller plus loin, qui est Sebastian Holdings ? Le fonds est dirigé le Norvégien Alexander Vik, accompagné de l’Iranien Amir Jahanchahi et du Belge Benoît Jamar. Le but de l’opération : secouer le titre pour le faire monter et réaliser au passage de substantiels revenus avec comme postulat que le conglomérat vaut moins que la somme de ses actifs. Résultat : il faut démembrer. Sebastian Holdings soutient que dans les intérêts des actionnaires, il faudrait vendre un à un lesdits actifs et engranger le cash, tout simplement. Après cette entrée fracassante du fonds d’investissement, on parle de racheter la totalité du groupe à 33,50 euros le titre, soit 38,6 milliards d’euros. Selon Morgan Stanley qui a réalisé une évaluation des actifs de Vivendi Universal, cela donne 19,9 milliards d’euros pour la téléphonie (SFR, Elektirm, Neuf Cegetel et Maroc Telecom), 11,9 milliards pour Universal Music et les 20% de NBC Universal, 6,4 milliards pour le groupe Canal Plus, 2,9 milliards pour le report fiscal et 1 milliard pour les «activités ludiques» (jeux vidéo). Mais alors, quel sera le sort de Maroc Telecom ? Pour cela, il faut revenir en arrière. Avant de vendre Maroc Telecom, le gouvernement marocain a assaini l’ensemble de ses dettes faisant de cette entreprise une bonne proie pour un «traider» qui pourrait colmater les dettes contractées pour l’achat de Vivendi en cédant tout simplement Maroc Telecom, entreprise évaluée à quelque 5 milliards d’euros. Et pour cela, il y a un candidat tout désigné : Vodafone. A plusieurs reprises, le groupe britannique a déclaré son intérêt pour racheter la majorité de SFR et dans la foulée… Maroc Telecom. D’autres repreneurs seraient aussi en embuscade. France Telecom, qui a toujours voulu prendre pied dans la téléphonie marocaine et qui a perdu en Tunisie, pourrait aussi être intéressée par Maroc Telecom. Une fois dans le Bourse, rien n’interdit le changement de propriétaire. Telle est la leçon que l’on doit retenir. Et qu’adviendra-t-il de la juteuse Algérie Télécom… une fois privatisée ?
– Dernière infos
En réaction au raid, Vivendi, à travers un communiqué de presse, parle de la hausse de ses prévisions 2006 et présente ses perspectives pour 2011 (?). La prévision 2006 du résultat net ajusté est revue en hausse à environ +16%, avec un résultat net ajusté de 592 millions d’euros, et environ 2,4 milliards d’euros avec une perspective 2011 qui verra le résultat net ajusté entre 3,5 et 4 milliards d’euros. Une manière de dire à ses petits déposants de rester avec la même équipe qui leur donne un vision jusqu’à …2011. A suivre…