21 septembre 2024

Cybercriminalité : saurons-nous y faire face ?

Multiplication des réseaux et des procédés de communication, éclatement géographique des personnes, rétrécissement des frontières, apparition des extrémismes de tous bords, agressivité de la sphère économique… constituent le lit d’une nouvelle menace capable de rompre l’équilibre ambiant, voire préjudiciable à la sûreté de l’Etat.
Même si l’Algérie, vu la faiblesse de sa connectivité au réseau des réseaux et son recours encore balbutiant aux nouvelles technologies dans son économie et son administration, n’est pas autant exposée sinon très peu aux dangers de la cybercriminalité comparativement à d’autres nations plus développées technologiquement, il n’en demeure pas moins qu’elle prend la menace très au sérieux et s’estime aussi concernée que les autres dans la lutte mondiale contre ce fléau.
Lors de cette journée, qui s’était tenue à l’hôtel El Aurassi, plusieurs intervenants ont animé des conférences autour de la cybercriminalité, sa définition, les moyens de la combattre et tous, qu’ils soient cadres au ministère, haut gradés des services de sécurité ou de la gendarmerie, se sont rejoints sur le fait qu’il faille instituer une stratégie nationale en la matière qui reposerait sur un travail collectif, garanti par une volonté politique édictée par le seul impératif de la sauvegarde de l’intégrité du pays et la protection de la société de l’information vers laquelle s’achemine le pays. Une stratégie nationale dont l’approche serait pluridisciplinaire, selon l’avis de M. Djamel Belabed, cadre au MPTIC, qui ajoute que «d’un point de vue politique, le cadre juridique à édifier doit être unifié et applicable». «Certes, établir une stratégie nationale de lutte contre la cybercriminalité ne fait pas gagner de l’argent, toutefois il permet de ne pas en perdre», avertit-il.
En fait, il n’incombe pas qu’au politique d’assurer ses arrières contre d’éventuels pirates informatiques mais le citoyen ou l’utilisateur de l’ordinateur sinon de tout autre moyen de communication et d’échange de données doit réaliser ce qu’il encourt en en s’adonnant à des gestes qui pourraient lui paraître anodins tels que discuter sur une messagerie instantanée, envoyer un courriel, télécharger des documents, etc.
En ce qui concerne ceux qui doivent établir la ligne conductrice de la protection contre le cybercrime, M. Belabed suggère leur responsabilisation et de faire appel à la confidentialité, l’intégrité, la disponibilité et la non répudiation. Il poursuivra en insistant sur le caractère solidaire de cette lutte et de recommander de se tourner vers l’expérience des autres pays notamment dans la formation. Rejoindre une bannière commune sur le plan international reconnue de tous -M. Belabed citera le standard ISO 17799 (version 2005) et la norme x509v3- doit se faire suivre d’une mobilisation, au niveau local, des moyens judiciaires qui baliserait la voie vers la responsabilisation des acteurs impliqués. Lui succédant, M. Abderrazak Henni, directeur de la modernité de la justice, prônera une organisation optimale de la sécurité des systèmes d’information qui ne doit pas se confiner à son aspect logiciel sachant que protéger le matériel, notamment les servers, les switchs, les routeurs, etc., a toute son importance. Et quand il s’agit d’une organisation interne entre individus qui recourent à des bases de données ou à des sources d’information, il ne faut surtout pas confier le mot de passe de l’utilisateur à qui que ce soit, «un peu à la manière d’une brosses à dents, dont l’utilisation est unique», schématise-t-il avec la précision qu’«un mot de passe doit être régulièrement modifié». D’autre part, à l’intervention orale des représentants des corps de sécurité, «une collaboration impérieuse doit être le principe de base de la lutte contre les dangers qui émanent d’Internet». «Autour de la commission d’élaboration de textes de loi pour incriminer le cybervandalisme, qui regroupe les ministères de la Justice et de l’Intérieur ainsi que la DGSN et la gendarmerie nationale, les universités algériennes doivent faire partie de ce microcosme notamment dans la recherche et le développement», dira le lieutenant au commandement de la gendarmerie nationale, M. Ahmed Zeribi. Pour la DGSN, il s’agit d’éduquer l’utilisateur et le sensibiliser à travers une charte et des règles juridiques à respecter, accompagnées de mesures répressives puis de recommander la création d’un organisme qui se chargerait exclusivement de traquer les menaces numériques et de procéder à des essais et autres simulations afin d’éprouver les systèmes et être sûr de leur imperméabilité.

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