Un consortium de partenaires nationaux de différents secteurs économiques, présidé par le recteur de l’Université des sciences technologiques Houari Boumediene, le Pr Benali Benzaghou, pilote le projet Tempus 2IP. Dans le cadre du projet Tempus JEP 32111-2004-2IP, un document de travail intitulé «Interfaces de l’insertion professionnelle par les UST» a été préparé par la Cellule d’ingénierie du projet. Il s’insère d’ores et déjà parmi les travaux préparatoires du processus de restructuration du Consortium national des entreprises engagées à apporter leur appui à la réalisation du projet 2IP.
Financé par l’Union européenne à hauteur de 20 millions d’euros, au titre de l’appel à projet Tempus Meda III pour l’année 2004, il est le résultat d’une collaboration franco-algérienne active entre la Direction des relations internationales de l’Institut national des sciences appliquées de Lyon, conduite par le Pr Jean-Claude Bureau, d’une part, et d’un groupe d’experts nationaux coordonné par le Dr Fatiha Youcef Ettoumi, maître de conférences à l’Institut d’électronique et d’informatique à l’USTHB, d’autre part.
A la chute du rideau de fer en 1989, une déferlante de bouleversements submergea l’Europe de l’ex-bloc soviétique. L’impérativité de coopération s’imposa aux Etats membres de l’UE pour reniveler les secteurs économiques. L’UE lança, au début des années 1990, le vaste programme Tempus pour une révision et une consolidation des fondements universitaires. «Dès le début de sa mise en ?uvre, le programme Tempus s’est efforcé de mobiliser le processus de réforme au bas de la pyramide universitaire. Les différents départements d’études dans les pays partenaires ont établi des liens avec leurs homologues des pays de l’UE […] Les universitaires ont abordé les problèmes d’enseignement […] Pour de nombreuses universités, Tempus est devenu le passage essentiel pour établir de nouveaux contacts internationaux et ainsi se familiariser avec de nouvelles méthodes d’enseignement et de nouveaux développements éducatifs et pédagogiques.»
Cette conférence-débat objecte à attiser «un effort de caractérisation des processus d’appropriation de savoir-faire sensibles de la recherche appliquée et de l’innovation technologique […] et des savoir-faire des ingénieries de production des compétences et des expertises professionnelles des métiers stratégiques pour leurs pays». Il s’agit également de penser aux «retours sur investissement» et de promouvoir, dans la durée, une politique d’appui à l’insertion des diplômés et jeunes chercheurs. Dans le contexte actuel de libre marché économique, le transfert des flux financiers et la circulation de l’information, l’impérativité d’un consensus des opérateurs économiques (décideurs, dirigeants d’entreprise, managers, employeurs) d’acquérir les capacités et les expertises pour «assurer leur part de travail, au titre de l’insertion du pays dans l’économie du savoir» sont nécessaires. L’économie de marché mondialisée et globalisée, sous l’influence de l’accélération de l’innovation technologique, évolue vers l’économie du savoir. En ce sens, il incombe aux opérateurs économiques de rechercher des solutions performantes et cohérentes en vue de renforcer les compétences et les capacités managériales de leurs équipes d’encadrement supérieur afin de faire face aux défis économiques et sociaux de ce début de XXIe siècle. En outre, développer une «culture managériale» et redéfinir le concept d’entreprise productive, dotée d’un système d’information pour acquiescer aux exigences de l’OMC, s’avèrent primordiaux.
Sous l’impulsion des deux chocs pétroliers (1973 et 1980), les pays avancés ont su profiter de l’écroulement du tissu industriel en intégrant les méthodes et les pratiques de «qualité» (qualité produit- qualité de système de production-qualité totale) en y intégrant les innovations technologiques. La transition de ce qui était l’économie de production vers l’économie de la concurrence a permis l’expansion de l’économie de marché globalisée. «Les dynamiques actuelles favorisent […] le développement des services au détriment des activités de production [transférées vers les pays à bas salaires] et les activités de recherche et d’innovation technologique». Autre aspect à retenir, la compétitivité des entreprises de production de biens et de services et les compétences professionnelles individuelles et collectives. A y regarder de près, la composante dédiée à la ressource humaine en matière de formation, de valorisation et la remise à niveau des entreprises en Algérie ne sont pas considérées, par déficit d’ingénierie, des actions à mettre en ?uvre. L’absence de maîtrise des compétences professionnelles dans les domaines stratégiques de l’économie a des conséquences préjudiciables sur le développement. «Les managers et les leaders d’entreprises privées et publiques, soucieux de contribuer à la réussite de l’insertion du pays dans l’économie mondialisée, doivent, dans les meilleurs délais, actualiser leurs référents professionnels, en considération des pratiques internationales, d’une part, et du bon usage du temps [la durée], d’autre part», conclut le document.