L’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a rendu publics les résultats de l’audit électronique qui a porté sur le taux de couverture et la qualité du réseau des opérateurs Djezzy et Mobilis «au terme de la quatrième année d’activité». Une opération qui ne se renouvellera plus et qui s’était étalée sur le terrain du 3 décembre 2005 au 8 janvier dernier, englobant 140 agglomérations de plus de 2 000 habitants réparties sur 47 wilayas (excepté Tindouf), les chefs-lieux de wilaya étant exclus car déjà vérifiés au bout de la troisième année d’exercice, en plus de 8 axes autoroutiers constitués de 1 200 kilomètres de routes. Ce sont des superviseurs auditeurs du cabinet français Directique, spécialisé dans les télécommunications et l’évaluation technique des réseaux filaires et mobiles, qui ont mené ce diagnostic pour le compte de l’ARPT en recourant à un matériel électromagnétique sophistiqué qui sondait le réseau à travers «5 986 appels répartis sur 748 sites […] et 483 appels sur les axes autoroutiers» suivant une méthodologie qui repose sur MobiTrace, standard développé par le bureau français.
Selon les données consignées dans le rapport d’évaluation, le réseau de Djezzy ne couvre pas ou très en deçà de ses exigences contractuelles 45 agglomérations en affichant 0,00% de taux de couverture dans la plupart de ces zones, entre autres Inoughissen, dans la wilaya de Batna, Ogoussine à Chlef, Larhat à Tipasa, El Aricha à Tlemcen ou encore Bir Mokadem à Tébessa, avec 40%. Mobilis aussi est rattrapé par ses obligations de conformité au plan de déploiement au niveau de 50 localités où il affiche 0,00% à Belaa (Sétif), Lazharia (Tissemsilt), Beni Yakoub (Djelfa), ou Texenna (Jijel), qui est couverte à raison de 65%. Ce sont 90% de taux de couverture que le cahier des charges des deux opérateurs exige, accordant une échéance d’un mois à ces derniers pour y remédier avant que les mesures de sanctions ne tombent, après vérification par l’ARPT des efforts fournis par Djezzy et Mobilis pour compléter leur couverture réseau et se conformer ainsi à leurs obligations chacun. Dans le cas contraire, «l’ARPT procédera à l’application des pénalités prévues dans le cahier des charges» des deux opérateurs. A ce propos, l’article 31.3 fixant les pénalités en cas de manquement aux obligations de couverture, publié dans le Journal officiel n° 38, précise que «le montant cumulé de ces pénalités ne pourra excéder 200 millions de dollars».
Pour en revenir aux conclusions de l’audit, plus particulièrement au sujet des axes autoroutiers, Djezzy et Mobilis «n’atteignent pas sur la majorité des axes 90% de couverture minimale requise par leurs cahiers des charges respectifs». Et globalement, «une couverture à 90% n’est assurée que pour 95 agglomérations, soit 67,86% des 140 agglomérations testées» pour Djezzy contre 64,29% des 140 agglomérations testées, soit 90 villes couvertes à moins de 90% pour Mobilis, sachant qu’il est spécifié aux deux opérateurs que «95% d’agglomérations doivent être couvertes en 4e année et au-delà». Ces derniers se retrouvent donc «invités» par l’ARPT à corriger techniquement ces statistiques et à se mettre en conformité avec la réglementation.
Il y a lieu enfin de préciser que le rapport de l’ARPT arrête le nombre d’abonnés Djezzy à 7 018 406, établi à la date du 6 décembre 2005, et à 4 907 960 pour Mobilis au 3 janvier 2006. Pour les mêmes dates et en ce qui concerne chacune des deux entreprises, Djezzy a installé 3 003 stations de base et 12 centres de commutation contre 1 940 BTS pour Mobilis avec 12 centres de commutation.